Mon anniversaire belge 2024
Deux semaines après mon anniversaire français a eu lieu comme chaque année mon anniversaire belge, avec toujours le même principe : mon "frère jumeau" Ludovic choisit les vins ... et je prépare le repas qui les accompagne au mieux.
Cette année, il avait été décidé d'avoir moins de vins que d'habitude (et donc moins de plats), mais que du très très bon ! Promesse a été tenue :-)
Le vin de l'apéro était un Krug rosé 21ème édition (base 2008). J'ai choisi de faire un accord "couleur" et ma foi, ça a superbement fonctionné !
D'abord des tacos de crevettes rouges sauvages agrémenté de framboise fraîche et de betterave fumée au bois de cerisier, parsemés de fruits secs (amandes, noisettes, pignons, sésame grillé).
Puis des faux macarons (non sucrés) garnis d'une crème de foie gras et de fruits secs.
Mais revenons au Krug rosé : la robe est entre la rose thé et le saumon. Le nez est fin complexe, sur l'orange, la groseille à maquereau, les fruits secs et la rose fanée. La bouche est élancée, racée, vineuse, avec une matière dense, séveuse, et des bulles très fines, sur une aromatique d'écorce d'orange, de pomme rôtie et noisettes grillées. La finale est intense, jouant subtilement sur l'amertume et l'astringence, mêlant l'orange au Spritz et aux fruits secs, avec une persistance sur le citron confit et la brioche chaude. Excellent !
Le vin suivant était un Haut-Brion blanc 2001 (Pessac-Léognan). Pour le mettre en valeur, j'ai choisi une mosaïque de trois poissons (thon, saumon, flétan fumé) nappée d'une sauce légèrement crémée / fumée, relevée par du citron confit maison.
La robe est or clair, brillante (sans signe d'évolution). Le nez est intense et classieux, sur le citron confit, le cédrat et de délicates notes résineuses et terpéniques. Je m'attendais à un vin plus évolué vu ses 23 ans d'âge. La bouche à la fois ample et longiligne est encore plus impressionnante, avec une matière dense au toucher moelleux, une fraicheur vivifiante, et une grande intensité aromatique dominée par le citron confit. La finale est exaltante, mêlant de superbes amers (écorce de citron) à des notes de crème brûlée et de lemon curd. Grand vin d'une stupéfiante jeunesse (et super accord avec le plat).
J'ai choisi de préparer un plat inhabituel pour un Chablis. Mais avec Raveneau, on sort clairement du style habituel de l'appellation. C'est un tartare de veau mi-cuit surmonté d'une croûte au ris de veau et de moelle (recette ICI). Pour faciliter l'accord, j'ai fait le choix de champignons de Paris poêlés au beurre relevés de citron confit et d'une sauce légèrement crémée à base d'un jus de veau maison, d'un fumet de crevette (quasi imperceptible), de "quintessence" de champignon et de citron confit. Ce fut pour moi l'accord du jour.
La robe est d'un or intense. Le nez est fin, complexe, alliant des notes fraîches et confits d'agrumes à du mousseron, de la craie humides et une pointe fumée / grillée. La bouche très ample, enrobante, offre une matière concentrée, séveuse, équilibrée par une grande fraîcheur citronnée, complétée par un léger sous-bois automnal. La finale est élancée, tonique, encore plus fraîche que la bouche, sur le citron confit et la brioche toastée. Excellent !
Pour le vin suivant, j'ai choisi la sobriété pour le laisser pleinement s'exprimer. La viande est du rumsteak cuit sur la braise et mon millefeuille de pomme de terre – moelleux à l'intérieur, croustillant à l'extérieur – n'a connu que le sel et le poivre comme épices. Il y avait un jus de queue de boeuf bien concentré pour l'accompagner.
C'est un magnum de Château Ausone 2003 (Saint-Emilion GCC A) qui nous est servi. Le format était le bon, car il fut rapidement vidé !
La robe est grenat sombre, avec des reflets d'évolution. Le nez est intense, sur les fruits noirs bien mûrs, le sous-bois, les épices douces et une légère pointe de truffe. La bouche est ample, veloutée, déployant une matière très douce, caressante, dotée d'une belle fraîcheur aromatique mentholée, complétée par les fruits noirs compotés et le bois précieux. La finale est plus concentrée et charnue, avec une aromatique plus confite sur le cacao, le coulis de mûre et les épices douces, et un contrepoint tonique et rafraîchissant sur l'écorce d'orange amère. Un vin parfaitement à point des plus irrésistibles, donnant envie de se (re)resservir.
Comme souvent, j'étais chargé d'amener le fromage et le vin qui va avec.
Ce fut un Chaource que j'ai recouvert et farci de fruits secs grillés (noisette, pignon, amande, noix, pistache).
J'ai servi un Champagne Blanc de Blanc GC 1996 de Demière-Ansiot. La robe est d'un or intense, légèrement cuivré. Le nez est évolué, sur la résine, les agrumes confits, le pain d'épices et le cèpe séché. La bouche est vive, tendue par une acidité traçante, et offre une matière dense, vineuse, très fraîche, et des amers assez marqués. La finale est encore plus puissante, avec un duo amertume / astringence bien marqué (citron confit, bigarade) avec une persistance sur les fruits secs, le pain d'épices et le champignon séché.
Le premier exemplaire que j'avais bu était meilleur que celui-ci. Les notes "champignonnées" étant un peu trop présentes. Mais sinon, l'acidité et la texture du vin conviennent bien au Chaource.
Pour finir, j'ai servi une crème brûlée "catalane" avec en sous-couche des abricots secs réhydratés au jus de mandarine, des pignons et de la pistache grillé(e)s.
Pour l'accompagner, un Sauternes crème de tête 1976 de Château Gilette. La robe est entre l'or en fusion, l'ambre et le cuivre. Le nez est très intense, complexe, sur l'abricot sec, le safran, le kumquat confit et l'orangette. La bouche est fine, concentrée, suave, d'une grande fraîcheur, avec de l'écorce d'orange confite à donf, soulignée par le safran. La finale est superbe, étirée par une acidité de dingue, sur l'orange amère le safran et une légère truffe, et semble durer éternellement. Grand vin !
Les héroïnes du jour
L'incontournable tarte au riz !