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A boire et à manger
27 mai 2022

Ça coûte, bon bon !

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J'avais un voyage prévu en Belgique fin mai : je devais rejoindre mes amis outre-quiévrains pour un périple en Moselle allemande.  Ayant appris que le restaurant bon bon allait définitivement fermer fin juin, je m'étais dit que ce serait une bonne idée d'y aller avant.  Et me voilà donc un mardi midi dans la banlieue chic bruxelloise avec l'ami Adrien pour découvrir la cuisine de Christophe Hardiquest

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À peine arrivés, nous avons été installé dans un petit salon pour déguster un cocktail maison à base de jus de légumes et d'agrumes. On va dire que c'est rafraîchissant, mais rien de palpitant. 

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Nous somme rapidement installés à notre table où nous prenons une bière locale pour l'apéro. Pour le coup, elle est très bonne, mais je n'ai pas noté le nom... Il n'y a que deux menus disponibles : un "végétal" à 245 € et un "normal" à 260 €. Nous choisissons en outre l'accord mets-vins à 115 €. Mais je précise que nous n'avons aucune idée de ce que nous allons manger et encore moins boire. 

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Première mise en bouche : une sorte de tartare  bien assaissonné, avec une crème crue fouettée à l'intérieur qui va très bien avec. Y a rien à dire : c'est bon (bon) !

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Le chef sera présent en salle durant tout le repas, veillant toutes les assiettes qui sortent, les servant, parfois, et échangeant beaucoup avec la clientèle. Il faut dire que la mécanique semble bien huilée en cuisine, et que sa présence n'apporterait pas grand chose.  

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Deuxième mise en bouche : une sorte de "coussin" de riz bien croustillant à l'extérieur, moelleux à l'intérieur, avec du maquereau mariné – à la chair délicate – et une sauce délicieuse bien relevée. C'est bon bon +.

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Pour finir, un oeuf avec une sorte de sabayon très goûteux (probablement à base de blanc) le jaune de l'oeuf cuit à basse temp' et des graines de sarrasin grillées. Là auss c'est bon bon +.

 

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Chaque client a une trousse à sa disposition...

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... contenant les couverts du repas (hors couteaux)

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Le premier vin qui va accompagner le premier plat :  un Sauvignon Sémillon 2017 de Pegasus Bay. On est sur un style nettement moins caricatural que nombre de ses homologues néo-zélandais. Au point que je pense qu'à l'aveugle, je serais plutôt parti sur un riesling allemand : le nez présente des notes d'hydrocarbure, de fruits exotiques et de citronnelle. La bouche est très fraîche, tendue par une acidité laser, et l'aromatique est d'une remarquable sobriété, dominée par l'agrume et le minéral. Belle découverte. 

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Pain maison (bon bon) et beurre à la cire et au pollen (hyper intéressant !)

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Le premier plat est un mariage du thon rouge et de l'anguille au vert, avec au-dessus de l'algue nori, de la "feuille" de fenouil et de l'oxalys.  Comme tout le monde le sait, le thon, c'est bon (bon). Il est même là plus que ça. La sauce verte est top. Il n'y rien à redire sur la texture et le goût de l'anguille, mais je la trouve tout de même un peu trop salée.C'est le seul bémol à ce très bon plat. Et l'accord avec le vin est impec. 

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Quand je vois arriver ce Muscat Les Marnes vertes 2017 du domaine Loew, je me dis qu'on va nous servir des asperges. Bingo ! 

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Enfin une. On est dans un gastro ;-) Mais elle est coupée en deux et préparée différemment : au-dessus, elle est panée et frite,  en dessous, elle est snackée à la plancha jusqu'à la caramélisation. Entre les deux, une crème à l'ail des ours (délicate, ce qui est une gageure). Les petites fleurs violettes sont des fleurs d'alliacé (ail ou ciboule).

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Le chef himself nous rajoute une sauce à l'ail des ours (proche de celle qui est prise en sandwich, mais plus fluide). Sa venue a permis de savoir que l'asperge était précuite dans une anglaise avant d'être snackée ou frite (on s'en doutait un peu, mais c'est bien de se le faire confirmer). 

Sinon, le muscat ne muscatait pas trop, ce qui est plutôt une qualité, sans avoir non plus de notes végétales désagréables. On était plus sur la "minéralité" et la fraîcheur. Ce qui fait que l'accord fonctionnait bien, sans être démentiel. 

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Le vin suivant un Saint-Romain 2020 d'Alain Gras. J'avais déjà eu l'occasion d'en boire et j'avais bien aimé. Cela se confirme ici.  Le nez présente une jolie réduction bourguignonne (léger pétard, noisette grillée, pointe de sésame) avec une touche de beurre frais et juste ce qu'il faut de fruit blanc. La bouche est ronde, fraîche, friande, avec une belle tension, une matière mûre, mais pas trop, formant un ensemble bien équilibré.  Ça pourrait se boire pour lui-même avec beaucoup de plaisir. 

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Arrive une morue comme je n'ai jamais vue, servi avec des lamelles d'encornets. Et je ne sais plus quel végétal (ail des ours ?). Faut dire que ce qui attiré toute mon attention, c'est cette morue. Je n'ai pas pris de photo de l'intérieur : la chair est nacrée comme le serait un dos de cabillaud, mais avec des tons mordorés, et les pétales se détachent .... comme un dos de cabillaud parfaitement cuit. Je suppose donc que l'on a affaire à un dos de cabillaud qui a été salé un certain temps (quelques heures ? quelques jours ?)  et laissé légèrement sécher. Puis a été dessalé et mis à cuire à basse-temp' (entre 45 et 50 °C) avant d'être fini / glacé dans le somptueux jus de viande qui est servi avec (et qui a peut-être été combiné avec des parures du cabillaud ?).  

C'est exactement pour ce genre de moment que je vais dans des grands restaurants. Vous êtes face à un plat incroyable qui vous donne envie de le reproduire, et vous essayez d'imaginer toutes les étapes qui mènent à ce résultat. Je sens que je n'ai pas fini d'acheter du dos de cabillaud, quitte à vider tout  l'océan de cette espèce (je plaisante, hein).  Là, c'est bon bon bon +++. Et le vin est très bien choisi !

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Nous passons à un vin rouge, Sopron du collectif Holass. C'est un groupement d'amis qui vinifient ensemble des parcelles situées en Autriche et en Hongrie. Pour ce vin, c'est en Hongrie (Sopron) et nous sommes sur un Blaufränkisch. Il présente une robe plutôt sombre, une matière dense et veloutée, avec un fruit bien expressif relevé d'une touche poivrée. C'est bon, sans être renversant. 

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Il est servi avec une pluma ibérique parfaitement snackée accompagné d'une délicieuse salade de verdure. On n'est pas au niveau de complexité du plat précédent, mais tout est vraiment top. C'est un beau moment de gastronomie. 

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Mais alors que je pensais avoir au minimum un deuxième plat de viande (genre pigeon, ou boeuf, que sais-je...) voilà que l'on nous sert un vin blanc sucré  à base de Sauvignon, Dulce Menade. Ce qui veut dire que l'on va passer déjà au dessert. Et là, je ressens un petit énervement, car pour 260 €, j'en attendais plus. Cela dit, le vin est intéressant. Il sauvignonne à donf, pour le coup, pouvant faire penser à un vin sec. Mais en bouche, il est doux, sans être trop sucré, avec une bonne acidité. C'est vraiment original, et va s'avérer top avec le dessert qui arrive. 

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Il est probable que beaucoup de clients aient un choc esthétique en découvrant ce dessert à base d'oseille, de rhubarbe et et d'herbes du jardin. Moi, moins, car cela fait plusieurs années que le subjet m'obsède. Cela n'empêche pas que je me régale, d'autant que l'accord – le plus beau du jour – est vraiment extra, car les deux "intervenants" s'apportent beaucoup mutuellement. 

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Lorsqu'on nous amène les mignardises, c'est la deuxième baffe. Il n'y a qu'un seul dessert. Pour le coup, je trouve que ça vire au foutage de g... Même dans un restau 1*, il y en a systématiquement deux dans un menu à 80 €. Donc, à 260 €, comment dire ? Ce n'est pas que j'ai encore super faim, mais j'aime bien que mon argent soit intelligemement dépensé. Et là, j'ai vraiment l'impression de m'être fait avoir. Autant dire que j'ai trouvé à ces trois bouchées un petit goût amer. 

Habituellement, je mets les coordonnées du restaurant en fin d'article. Mais comme le restau va fermer et qu'il y a peu de chance que vous ayiez envie d'y aller, on va s'en passer....

PS : je retiens néanmoins l'excellente idée de la morue. Je vais me pencher dessus....

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