Vacances J10 (2) : Michel Grisard et domaine Chevillard
Désolé pour les délais qui se sont allongés entres les différents épides de mes vacances, mais ma vie professionnelle m'a pris toute mon énergie ces dernières semaines : je n'en avais plus assez pour la consacrer à ce blog. Maintenant que ça se calme un peu, je devrais pouvoir enfin finir le récit de mes vacances.
On est donc le samedi 22 août. Je sors du restaurant Léo-Paul où j'ai mangé avec mon ami Fabien. Et je me dirige vers Fréterive pour allez voir Michel Grisard. Je l'ai déjà rencontré quelques fois sur des salons professionnels, mais je ne m'étais pas encore rendu sur place.
La maison repose sur des piliers qui sont là depuis le XIIème siècle : voilà pourquoi son domaine s'appelait le Prieuré Saint-Christophe. Michel a réussi a en faire à partir des années 90 la référence absolue de la région, en transcendant la mondeuse et l'altesse. Pas de doute qu'il a ouvert la voie à toute une génération de jeunes vignerons savoyards en leur montrant qu'ils avaient de l'or dans les mains.
Mais Michel a également beaucoup oeuvré pour remettre en valeur les cépages anciens qui avaient quasiment disparu, notamment à travers le centre d'ampélographie alpine Pierre Galet, mais aussi les rencontres des cépages modestes.
Alors qu'il est à la retraite depuis 2015 – les vignes du Prieuré ont été reprises par la famille Giachino – il continue à participer à ce travail de recherche et de mise en valeur. Il est également un ambassadeur du vin savoyard dans nombre de manifestations. Mais Michel a d'autres passions comme le saké japonais, tellement plus fin et complexe que se l'imaginent nombre de Français.
Il faisait chaud ce samedi. Aussi avons-nous passé une bonne partie de l'après-midi à deviser sur la terrasse, en buvant de la bonne eau fraîche (sic). On est revenu sur l'itinéraire de Michel, de ses rencontres qui ont changé sa façon de voir les choses. Des proches qui au départ ne comprennent pas trop où vous vous voulez aller. Et qui se rendent compte finalement qu'il avait bien fait. On a aussi beaucoup parlé cépages, car c'est un sujet qui passionne autant Michel que moi. Et puis des jeunes qui montent dans le secteur. D'ailleurs, Michel tient à à m'en présenter un. Il l'appelle pour savoir s'il est disponible. Oui. On ira tout à l'heure.
A un moment, on a tout de même décidé de bouger un peu. Nous sommes allés voir les vignes les plus proches de la maison, qui ne sont pas celles du Prieuré. Le vigneron est là, en train d'épamprer avec son tracteur : c'est Julien Viana du Cellier de la Baraterie. Ses vignes sont cultivées en bio, : aujourd'hui, ça parait presque la norme lorsque l'on veut faire des vins de qualité. Le monde a bougé... et c'est tant mieux !
Il était inimaginable que je ne goûte tout de même pas un vin de Michel : il m'ouvre une Altesse 2013, car il n'a plus du tout de rouges en stock à part celui de ses successeurs. Le vin est à la fois bien mûr, opulent, tout en réuississant à rester fin et aérien, profond, empreint d'une grande minéralité très persistante. C'est vraiment la classe. Et on le sent parti pour durer longtemps même si c'est déjà délicieux aujourd'hui. Il n'a rien à envier aux meilleurs vins français.
Comme promis, Michel m'amène au domaine de Chevillard, situé à 5 km de chez lui. Il est mené avec maestria par Matthieu Goury, originaire du village. Quelles que soient ses cuvées, en blanc ou en rouges, on retrouve une fraîcheur cristalline, une p... de tension. Quand on apprend que l'homme est fan des vins allemands et des grands muscadets, on comprend mieux !
On comprend pourquoi Michel apprécie ce producteur : ses mondeuses sont d'une très grande finesse, et celles de Saint-Jean de la Porte, d'un niveau rarement atteint dans la région. Même ses pinots noirs sont incroyables, d'une grande délicatesse et d'une pureté. Mazette !
Bref : IN-CON-TOUR-NABLE !