Un chouette repas de Noël !
Olivier a eu la gentillesse de m'inviter à son repas familial de Noël en compagnie de ses parents et de Sandrine (responsable de la très belle décoration de la table). Les fréquentant régulièrement tout au long de l'année, c'est vrai que le déraciné que je suis les considère quasiment comme une seconde famille.
Monique a préparé les gougères qui n'ont rien à envier à celle de Patrick (c'est dire le niveau)
Il y avait aussi des figues fourrée au foie gras
Les deux étaient accompagnés par un Champagne Ultradition Brut de Laherte, doté d'un équilibre d'école : belle tension sans la moindre raideur, matière à la fois fraîche et vineuse, juste mûre comme il faut, bulles fines, subtiles, grande digestibilité. On démarre bien !
Je ne suis pas venu les mains vides. J'ai préparé les jours précédents cette tarte aux légumes d'hiver. Elle contient : trois variétés de betterave, du chou romanesco, des carottes, du chou-rave, du céleri-rave, des panais, des céleris tubéreux, des crosnes, du rutabagas, des navets boule d'or, du potimarron, des châtaignes et du foie gras (je crois que c'est tout...). La pâte est base de farines de kamut et de sésame.
La tarte était servie tiède avec une purée de romanesco chaude, et sur lesquelles j'ai versé un jus de volaille parfumé aux divers légumes qui ont cuit dedans (agrémenté d'une touche de yuzu, tout de même).
Pour lui tenir compagnie, j'avais amené un Côtes du Jura Les Grands Teppes Vieilles Vignes 2010 de Jean-François Ganevat. Rien que le nez kaléisdoscopique est incroyable mêlant l'orange confite à la pêche rôtie en passant par des subtiles notes fumées/grillées et la pomme au four. La bouche est très ample, aérienne, avec une matière très douce, caressante, le tout tendu par une acidité 'rayon laser'. C'est vraiment splendide, que ce soit bu seul ou avec la tarte. Et plus le vin se réchauffe, plus il gagne en grandeur. Les dernières gorgées sont rien moins que divines.
Olivier a préparé des suprêmes de poularde, morilles, sabayon café et beurre noisette, "gremolata" de bellota et noisettes grillées. Un plat de Grégory Marchand (Frenchie)avec quelques retouches (notamment la peau grillée au four qui a donné des chips craquantes). Le café se mariait à merveille avec les autres ingrédients. On imaginerait bien tout cela avec un ris de veau doré et croustillant à l'extérieur, fondant à l'intérieur. Un truc à tutyoyer les anges !
Cet Arbois Savagnin 2011 (non ouillé) de Stéphane Tissot aurait pu passer sans problème pour un vin jaune. D'ailleurx, je l'avoue, je croyais que c'en était un avant qu'Olivier ne découvre la bouteille. Le nez évoque les morilles, la croûte de comté, le froment grillé, le curry... La bouche possède l'acidité traçante du cépage, joliment enrobée d'une matière mûre, limite moelleuse, d'une grande intensité aromatique. La finale est sèche et puissante, mais pas du tout austère, mêlant les épices au café, avec une persistance sur la morille et le vieux comté. .
Le plateau de fromage a été apporté pas Sandrine. Quasiment que des chèvres, sauf un, mi-chèvre, mi-vache. Certains étaient limite violents – mon grand-père aurait dit "ça sent le bouc" – mais d'une violence dont non seulement on ne se lasse pas, mais que l'on s'aime s'infliger encore et encore. Etant peut nombreux, nous avons fini avec ceux-ci le Savagnin. Et ma foi, même si l'accord ne pouvait valoir celui avec un vieux comté, cela s'est plutôt bien passé
Nous avons terminé sur une buche chocolat-passion de Pierre Hermé préparée par Monique.
Elle était très bonne, pas trop sucrée, avec un goût intense de fruit de la passion (mon fruit préféré, je pense). Elle se suffisait à elle-même. Nous n'avons rien bu avec, et c'était très bien ainsi – cela permet des lendemains plus sereins, d'autant qu'on n'est qu'à mi-parcours des fêtes de fin d'année.
Merci à ma famille d'accueil. C'était formidable !