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A boire et à manger
4 juillet 2025

Restaurant la Ribaudière, Bourg Charente (16)

Il y a eu pas mal d'échanges ce dernier mois sur le restaurant où notre bande voulait manger ensemble. Nous souhaitions du "neuf" à une distance raisonnable de Limoges. Le problème, c'est que nous avons déjà mangé dans la plupart des restaurants du coin. L'ami Pat' a proposé la Ribaudière en Charente. Cela nous a semblé pas mal du tout. 

Nous avons alors demandé s'il y avait la possibilité d'amener des bouteilles moyennant un droit de bouchon. La réponse a été positive avec un droit de bouchon de 15 € par bouteille, ce qui est très raisonnable.  Il nous a été également proposé de faire un plat spécifique pour un vin. Nous avons demandé du boeuf pour servir un bordeaux à maturité. Ce sera une côte de bœuf maturée cuite à la braise au beurre de moelle. Bref, tout cela parait bien parti. Y a plus qu'à faire le voyage !

Nous ne sommes pas perdus : la vaisselle est de Limoges (Sylvie Coquet) !

Première mise en bouche : l'huitre Papillon de Mr PAPIN en gelée d'eau de mer et gel de vinaigre fumé.  C'est fin, frais, iodé à souhait, avec un subtil goût de fumé.  Parfait pour caler les papilles. 

Deuxième mise en bouche : le galet de maigre de la Cotinière nappé d'un glaçage à l'aneth. C'est en fait un tartare de maigre enrobé d'une gelée à l'aneth, posé sur un délicieux sablé. C'est très bon !

Troisième mise en bouche : la royale d'oeuf à l'anguille fumée. Ca, c'est une petite merveille. La texture de l'oeuf est superbe, subtilement parfumée par l'anguille. On aimerait un oeuf trois fois plus gros !

Quatrième et dernière mise en bouche : le crackers à l'ail des ours, mousse de foie de volaille au cognac, noix des Borderies et champignons de Pons. Une belle réussite aussi, c'est complexe en goûts et textures. Joli final !

Nous les avons appréciés en les accompagnant d'un Champagne Naturellement (NM) de Cazé-Thibaut (100 %Pinot meunier). Sa robe est or rose. Le nez fin est fin,  fumé, sur le pomelo,, la  pomme fraîche et la craie humide. La bouche est vive, tendue, avec des bulles fines et toniques, une  matière dense, charnue,  légèrement crayeuse , sur la pomme fraîche et des notes salines / épicées. La finale est concentrée,  mâchue, sur la  pomme verte, la craie, la poire et des notes salines.

Le repas démarre par le bouillon vivifiant aux pluches et fanes de légumes, têtes et carapaces. C'est effectivement vivifiant, c'est délicieux, corsé, sacrément complexe. On se régale !

Le pain maison 

avec un beurre à la truffe d'été (addictif)

Puis est servi une escalope de foie gras vapeur aux algues fraîches, , barigoule d’artichauts à l’huile d’olive fruitée (et shimeji !)

il est ajouté à l'instant une nage glacée d’un bouillon dashi d’esturgeon. Ce plat est exceptionnel : le mariage du foie gras fondant avec les algues et les dés d'artichauts légèrement croquants, finement amers; est génial. Et cette nage glacée est à tomber !  Chaque bouchée est de la pure magie. Comme je l'ai dit à mes camarades, ce plat fait partie du top 10 des plus beaux plats mangés au restaurant (et pourrait être servi dans un 3*). 

Ce Saumur Insolite 2021 de Thierry Germain est la seule bouteille que nous avons achetée sur place. On a mise sur la fraîcheur du millésime, et on a bien fait ! La robe est or pâle. Le nez est fin et profond, sur le citron confit et beurré,  les épices. La bouche est élancée, très fraîche, tendue par une fine acidité laser, et dotée d'une matière magnifique d'intensité, profonde, sur les fruits bien mûrs contrebalancés par une amertume sur les agrumes. La finale est jouissive, intense, sur le citron confit, le lemon curd et des notes minérales. Excellent seul. Exceptionnel avec le plat. 

Nous poursuivons avec une langoustine mi-crue mi-cuite, gelée de crustacés, daïkon, kombu, mayonnaise cognac X.O.  L'accompagnement et la gelée sont au niveau du plat précédent, c'est à dire magnifique. La cuisson de la langoustine, tout autant. Mais quelle drôle d'idée d'ajouter cette mayonnaise bi-ton dessus. Elle est très bonne, même peut-être trop ? Si ce n'est qu'elle écrase par son goût intense et sa texture "grasse" la délicate langoustine. Je n'allais par faire retourner l'assiette au chef pour qu'il me serve la même sans mayo, mais j'avoue que je serais curieux goûter le plan sans celle-ci pour voir la différence. 

Cela écrit, faut tout de même avouer que c'était malgré tout très bon, hein....

Au départ, ce Chablis 1er Cru Montée de Tonnerre 2008 de William Fèvre était la bouteille de remplacement du vin suivant. En dégustant ce dernier, nous nous sommes dits qu'il irait mieux avec le plat suivant. Et zou, le Chablis a a été dégoupillé ! 

Sa robe est or clair, aux reflets verts, ce qui est surprenant pour un vin de 17 ans.  Le nez est frais, sur la pulpe de citron et le beurre fumé. La bouche est vive, tranchante même, d'une grande fraîcheu, offrant une matière pure, cristalline, très citronnée,  complété par des notes salines. La finale est explosive, sur le citron, une légère touche de  cire et des épices. Ce vin est bluffant par sa jeunesse : il est encore presque trop tôt pour le boire. On va lui un donner un Très bien +, mais devrait être excellent dans 10 ans !

Le repas continue avec cette aiguillette de Saint-Pierre de nos côtes rôtie nacrée au lard de Bigorre,  civet végétal et poutargue pilée (et de l'artichaut et des p'tits pois). Tout est excellent dans ce plat. La cuisson du poisson (ferme, mais juste) et des légumes, la sauce délicieuse, l'assaisonnement général. 

Il était accompagné par un Sancerre Génération XIX 2008 d'Alphonse Mellot.  La robe est d'un bel or brillant. Le nez évoque le coing et une légère truffe, faisant plus penser à un chenin ligérien. La bouche est ronde, ample fraîche,  avec une matière charnue, savoureuse, délicatement acidulée, sur les agrumes confits,  la pomme séchée et le coing (décidément...). La finale est puissante et élancée, avec une amertume marquée sur des notes de pomelo brûlé, maintenant jusqu'au bout sa cheninité. Lui aussi aura un Très bien +, car il manque une pointe de plaisir pour arrive à l'excellent.

Le service des verres a été impeccable de bout en bout. 

Et voilà la côte de boeuf maturée, avec une portion généreuse de truffe d'été. 

La viande est fabuleuse par sa tendreté et sa saveur complexe et profonde.  Mais comme nous l'avions déjà constatée chez David Toutain, c'est le gras qui est encore meilleur que la viande. On est carrément dans le sublime ! Même si je suis de plus en plus légumophile, c'est pas demain que je serai vegan ;-)

Ce Saint-Julien 2003 du Château Beychevelle provient de ma cave. Je l'ai acheté en FAV en 2005 et a été conservée durant 20 ans dans des conditions plus ou moins bonnes. N'empêche que le niveau est quasiment d'origine, le bouchon à peine imbibé.  Et le vin en pleine forme. 

La robe est grenat sombre légèrement évoluée. Le nez est fin et très médocain, sur le cigare, le cassis et le menthol. La bouche est ronde, ample,  déployant une matière veloutée, caressante, profonde, avec un cassis très pur et un cigare impressionnant. La finale, est fraîche, pleine de peps, sur le cassis, le  menthol et la fumée. Excellent

Le plateau de fromages, d'un haut niveau !

J'ai prix deux chèvres, du brebis corse, du Saint-Nectaire et du bleu d'Auvergne. Tous étaient vraiment excellents. Pour l'accompagnement, j'ai navigué entre le Sancerre et le Saint-Julien. 

Voici le premier dessert : un  blanc-manger au sureau et jonchée des marais, glace amande. 

Auquel il est ajouté un jubilée de cerises au pineau rosé. L'ensemble est très bon, frais, très bien équilibré en sucre, saveurs et textures. Ca se mange sans faim. 

Le second dessert, un sorbet au verjus charentais, nuage de Grand-Marnier, éclats d’agrumes séchés est encore plus frais et léger, mais explosif en bouche. Miamissime !

Enfin, deux mignardises servies avec le (délicieux) café :  Le premier vous replonge en enfance avec son goût chocolaté. 

Et le second aussi, car ces cônes de sucre contiennent du cognac. Ca me rappelle les canards que me donnaient mon grand-père !

Eh bien, pour une première dans ce restaurant, c'était une sacrée réussite. Entre la cuisine magnifiquement exécutée, le personnel sympa et serviable, la clim' qui a rempli son rôle, la possibilité d'amener ses vins pour pas trop cher, il coche toutes les cases. Et comme il cuisine du gibier à l'automne, on reviendra !

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Restaurant la Ribaudière

2 Place du Port
16200 Bourg-Charente
TEL: 05 45 81 30 54

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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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