750 grammes
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A boire et à manger
2 janvier 2025

L'année se finit agréablement

J'étais chez Olivier B début décembre. J'ai fêté Noël avec la famille d'Olivier C. Pour le réveillon du 31, me voilà chez Olivier D (c'est dur à croire ... mais c'est vrai !).  J'étais chargé de l'apéro et du dessert, ce qui m'a bien occupé les jours précédents. 

J'ai choisi de faire des mini pâtés en croûte car il me restait de la pâte de mon pithiviers de la semaine dernière. Cette fois, adieu les légumes : la seule trace végétale, ce sont les pistaches. Pour le reste, c'est animal à donf : aiguillettes et foie gras de canard (fumés au bois de cerisier), échine de porc, foies de volaille. J'ai préparé tout de même une brunoise de légumes pour apporter un peu de fraîcheur et de croquant : betterave jaune, carotte et navet boule d'or. Ils ont macéré dans un mélange d'huile de noisette et de yuzu confit. 

Il me restait en cave une bouteille de Champagne Les Pinots de Follet-Ramillon (base 2015). Je me suis dit qu'il irait très bien avec le pâté en croûte. Sa robe est dorée, brillante. Le nez est intense, sur la brioche chaude, l'écorce d'orange confite et une touche de curry. La bouche est aussi ample qu'élancée alliant une grande tension – portée par une fine acidité laser – à une matière dense et vineuse soulignée par de très fines bulles, sur une palette aromatique très briochée. La finale est intense, dominée par des amers très expressif avec des notes d'orange confite  et de pomelo légèrement brûlé et une pointe de quinquina. C'est très bon et parfaitement à point.  

Pour l'entrée, l'ami Stéphane a apporté ...  un pâté en croûte (produit pas un charcutier de Limoges). Voilà ce que c'est de ne pas se concerter ;-) Comme il le trouvait un peu fade –  ce que je confirme –  il a choisi de l'accompagner par quelques morilles.

Pour lui tenir compagnie, un Chassagne-Montrachet 2007 d'Alex Gambal.  Sa robe or est jaune paille. Le nez est complexe et expressif sur le beurre noisette, le citron confit, avec une pointe de pétard et de sésame grillé. La bouche fougueuse est longiligne, offrant une matière mûre, enrobante, au toucher moelleux, offrant une belle fraîcheur aromatique contrebalancant les notes confites et grillées.  La finale séveuse est énergique, avec une bonne persistance sur la réglisse, le caramel, la vanille et le citron confit. Un vin qui a parfaitement vieilli, ne présentant aucun signe de fatigue (alors qu'on est sur un "simple" village).  Je ne peux que reconnaître que c'est très bien fait, même si le Chardonnay à l'élevage marqué, ce n'est pas trop ma came. 
 

Nous passons par le plat principal préparé par Sophie, la femme d'OIivier. Un gigot d'agneau, avec les classiques flageolets et des haricots verts. J'ai un gros moment de nostalgie en le mangeant, ça il m'a vraiment rappelé des tablées familiales de mon enfance. A force de faire trop chiadé, on finit parfois par oublier l'essentiel ;-)

Olivier a débouché pour l'occasion un Bandol 2008 du domaine du Gros Noré. Sa robe est grenat sombre sans signe d'évolution. Le nez démarre par le poivre et le menthol, avant de partir sur le cigare, le  cassis et le cuir.  La bouche est ronde, ample, soyeuse, déployant une matière fine, douce,  gagnant progressivement en densité, alliant un fruit bien mûr à un registre plus tertiaire et épicé. La finale offre une mâche charnue, juteuse, sur les fruits noirs confits, la réglisse et les notes résino-balsamiques. 

Stéphane a amené le plateau de fromage : même si les deux de gauche se ressemblent, ils n'ont rien à voir (à part le producteur, tout de même). Au premier plan, c'est une tommette au fleur, alors qu'en arrière-plan, c'est du persillé de Saint-Florus (déjà mangé chez Olivier C la semaine dernière).  A droite, c'est du bleu lavé à la liqueur de verveine verte. C'est intéressant, intriguant, très aromatique, mais je ne suis pas totalement convaincu. 

Pour les accompagner un Sauternes 1975 du Château Les Justices. Sa robe est cuivrée, brillante. Le nez est intense, sur la truffe noire, le safran et l'orangette.  La bouche est élancée, avec une matière ronde suave au bel équilibre, et une aromatique dominée par l'orange amère complétée par le miel en rayon et la truffe.  La finale est concentrée, offrant une texture sirupeuse (mais pas sucrailleuse) et des amers marqués sur l'orange confite, le safran, la truffe noire et le pollen. Au vu de ses 49 ans, il tient sacrément bien la route, l'ancêtre. Mais je pense qu'il aurait mérité un vrai plat (ou dessert) pour lui rendre complètement... justice

Et voilà mon dessert : on va dire que c'est une panacotta de mangue aux agrumes, avec une garniture d'ananas Victoria, de mangue et de yuzu. en dessous, il y a une sorte de génoise à l'amande et au yuzu. Ce qui était très appréciable, c'est qu'il était très peu sucré et léger, ce qui est appréciable lorsqu'on le mange à 23h45 après un bon repas. 

C'est un peu pareil pour ce Mosel Riesling Spätlese 2017 du Dr Loosen. il ne fait que 7.5 % d'alcool et l'on sent très peu le sucre même s'il doit y en avoir pas mal (autour des 80 g/l, j'imagine).  Sa robe est or clair, brillante. Le nez est fin et très expressif, sur la citronnelle, le combava, la mangue verte et le fruit de la passion. La bouche éclate d'une fraîcheur cristalline renforcée par un perlant tonique, avec une matière fine et pure aux notes d'ananas et de citron vert. La finale est plus concentrée,  très intense et encore plus fraîche, sur le fruit de la passion, le gingembre, le  combava et l'ananas au sirop.  Le genre de vin dont je n'arrive pas à me lasser. A chaque fois, mon coeur bat comme si c'était la première fois.  Et pour ne rien gâcher, l'accord est superbe avec le dessert

J'ai amené ces gâteaux moelleux au sarrasin et noisette pour montrer le beau motif des moules qui ont servi à la panacotta. Il a été partiellement masqué par le glaçage que j'ai versé dessus. La prochaine fois, faudra que j'en trouve un plus fin et subtil – ou que je m'en passe ;-) 

Ils se mariaient bien avec ce Cognac très vieux de Jean Filloux, Je n'ai pas pris de notes, mais je peux dire qu'il était très complexe, sacrément persistant, avec un alcool relativement discret. 

Bonne année 2025 à tous !

Commentaires
J
Ah le Cognac de Pascal Fillioux ... pour les connaissaeurs !
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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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