750 grammes
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A boire et à manger
22 janvier 2025

Ainsi s'acheva mon Dry january...

Ne travaillant plus dans l'univers du vin pour l'instant, je n'ai pas ouvert une bouteille depuis mon réveillon du 31 décembre. Même si je ne suis pas du tout un supporter du Dry january, j'étais bien parti pour en faire un sans en en avoir l'intention. Et puis patatras : revenant d'un entretien d'embauche dans le Lot-et-Garonne, je passe chez Claudie et Bruno Bilancini à Monbazillac que je n'ai pas vu depuis trop longtemps. Je ne suis pas arrivé les mains vides : j'ai amené le premier et le dernier vin du dîner. Bruno a fourni le reste. 

Pour accompagner les blinis au tarama, un Champagne Sainte-Anne de Chartogne-Taillet. La première bouteille de cette base 2016 (dégorgé en 2019) m'avait décu. Quelques années plus tard, il a changé du tout au tout : Sa robe affiche un or intense, avec des bulles fines.  Le nez est fin, profond, sur la pomme rôtie au beurre, la brioche chaude, les fruits secs et les épices. La bouche est élancée, étirée par une fine acidité traçante, offrant une matière concentrée jouant sur l'amertume et l'astringence, une palette aromatique sur le citron confit et les notes pâtissières, le tout parsemé par des très fines bulles pleines d'énergie. La finale est puissante et tonique, avec une  belle mâche crayeuse, avec une persistance sur l'orange amère, la brioche et le spéculoos.  Pour le coup, le rapport qualité/prix (environ 35 € à l'époque) s'avère excellent. 

Sur la salade de lentilles et saumon laqué,  nous avons fini la bouteille de champ'. 

Avec le bourguignon finement rehaussé par de l'écorce d'orange (c'est très subtil), Bruno a sorti de la cave une antiquité dont il n'était pas du tout sûr qu'elle serait buvable.  Il avait d'ailleurs prévu une bouteille de remplacement. 

Avec l'aide de deux tire-bouchons, il a réussi a l'ouvrir sans faire tomber le moindre morceau de liège dans la bouteille. 

C'est donc un Léoville Las Cases 1974, Grand Cru Classé de Saint-Julien. La robe est rubis légèrement évolué (mais vraiment très peu). Le nez est dominé par le cassis et le cigare, avec un peu de sous bois en arrière-plan. La bouche est ronde, ample, enrobante, déployant une matière charnue, veloutée, pleine de fruit et de fraîcheur, complété par une touche tertiaire (tabac, cèdre). La finale est savoureuse, fruitée, avec une  mâche canaille, sur la cerise mûre, le tabac, les épices et une pointe de fumée.  C'est très très bon, et d'une jeunesse incroyable pour un vin de 51 ans (avec un niveau mi-épaule et un bouchon totalement imbibé). 

Avec le gorgonzola, difficile de rester sur le Bordeaux. Nous allons avoir donc deux liquoreux. Le premier produit par mes hôtes, le second amené par votre serviteur. Le hasard fait qu'ils sont tous les deux du même millésime. 

Le Château Tirecul la Gravière 2010 présente une robe dorée / cuivrée intense. Le nez est intense, sur l'abricot rôti, le  safran et l'orangette. La bouche est très ample, tapissant le palais d'une matière onctueuse tout en offrant une belle tension et une sacrée fraîcheur. La finale est intense et énergique, avec encore plus de fraîcheur et d'onctuosité, sur l'abricot sec; l' orange confite et la crème brûlée au safran. Un vin superbe qui se marie très bien avec le fromage. 

Le Mosel Riesling Spätlese 2010 de Clemens Busch offre une robe à l'or intense et aux reflets cuivrés. Le nez est mûr, confit, sur les terpène, la cire d'abeille et les épices.  Avec aération, arrive du citron confit à l'effet rafraîchissant. La bouche élancée contraste  par sa vivacité percutante – limite stridente – tempérée par une matière moelleuse plus confortable. La finale est encore plus vive, décapante, tout en offrant une belle liqueur avant un retour sur l'acidité et une aromatique exotique persistante :  citron vert, fruit de la passion et mangue confite.

Cette bouteille de 37.cl manque d'harmonie : il y a plein de choses chouettes, mais ça part un peu dans tous les sens, sans fil directeur. La bouche demanderait encore 10 ans pour être au top, mais le nez fatigué pose la question de savoir si le vin durera jusque là. Pas simple... Rajoutons que l'accord avec le fromage est désastreux. 
 

Ca va mieux avec la glace à la pistache et le cookies (sans être transcendant. 

Eh bien c'est tout pour cette soirée qui m'a permis de constater que c'est inimaginable que je puisse me passer de boire du vin. Ce serait se priver d'un grand bonheur avec tous les échanges qui vont avec lorsqu'on est en bonne compagnie !

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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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