Mon réveillon de Noël
Comme l'année dernière, j'ai passé mon révéillon avec la famille de mon ami Olivier (nous ne dépassions pas la limite de 6 personnes) . On peut me considérer comme adopté ;-) Nous prenons l'apéritif au salon avec les tradtionnelles gougères ... mais aussi de déliceux canelés au chorizo, au coeur fondant ét crémeux.
Pour les accompagner, un Crémant du Jura l'Autre du domaine Pignier (100 % Chardonnay). Le nez est noiseté/brioché, finement beurré. La bouche est tendue, étirée par une fine acidité traçante, tout en offrant une matière ronde et mûre, parsemée de milliers de bulles crépitantes. Cette belle maturité, encore plus perceptible en finale, pourrait laisser croire qu'il y a des sucres résiduels, mais il n'en est rien (brut nature).C'est juste qu'on n'est pas habitué à cela en Champagne ;-)
Puis nous passons à table pour le repas qui fut des plus raisonnables, mais très très bon !
Olivier avait fait un tartare de thon aux kumquats et gingembre & Ajo blanco. Vous ne verrez pas ce second, car il était servi une fois l'assiette posée devant le convive, et que la photo était très moche. Imaginez donc un liquide blanc laiteux autour du thon ;-) C'était excellent. Le kumquat était taillé plus fin que sur la recette originale de Chantal, ce qui fait qu'on n'avait à peine l'impression d'en manger : on avait juste cette saveur de mandarine qui vous éclatait en bouche. Et l'ajo blanco était très doux, avec un ail qui ne prédominait pas (Olivier l'a blanchi trois fois).
Pour l'accompagner, nous avons bu un Balaton 2017 produit par le Hidden treasures project, une collaboration entre l'autrichien Moric et le hongrois Villa Tolnay. C'est un assemblage Riesling/Furmint. On sent nettement plus le second cépage, avec ses notes de poire séchée et de fumée, et une matière ronde, mûre (on comprend pourquoi on appelait le Pinot gris Tokay...). Mais le Riesling est présent par sa tension et sa fraîcheur. Les deux s'équilibrent bien, aboutissant à un très beau vin, plutôt classe.
Le hasard fait que j'avais dans ma grande besace un Tokaj Furmint 2016 de Pazjos (qui a les mêmes propriétaires que Château Clinet). Il y a une parenté évidente avec le vin précédent, avec cette fois-ci le cépage hongrois qui prend toute son ampleur : c'est plus fumé, plus "poire séchée" , avec aussi de la pâte d'amande, un peu d'ananas. Et là, c'est le gaz carbonique sous la forme d' un léger perlant qui apporte la fraîcheur. Très très bon !
Et voici mon premier essai de pâté (en) croûte. Ca n'a pas l'air comme ça, mais il fait 3.5 kg et l'accouchement a été diffcile. C'est la recette du Noble pâté croûte de Karen Torosyan, avec du magret et du foie gras de canard.
La "gremolata" servie à côté est composée de betterave jaune et de carottes crues coupées en dés de 1mm de côté, de pistache grillée de la même taille, de marmelade d'agrume (yuzu, citron meyer), et d'huile d'amande douce grillée. Cela apporte de la fraîcheur et du croquant au pâté.
Pour une première, j'en suis très content, même s'il y a des choses à améliorer (farce moins fine, ne pas oublier de mettre les "chutes" du foie gras dans celle-ci...). Tout le monde a adoré.
J'ai fait le choix de servir avec le Champagne Les Pinots de Follet-Ramillon. Sa vinosité intense se mariait bien avec le canard et la foie gras, son brioché avec la croûte beurrée, et les bulles très fines mais intenses apportaient de la légèreté à un plat plutôt pesant (même si très goûteux). Très bel accord !
Nous passons aux fromages – je vous avais dit que c'était un repas raisonnable - tous aussi bons les uns que les autres. Comme Olivier n'avait pas prévu de vins avec, j'ai servi les 4 Bordeaux rouges du Château Cazebonne ouverts la veille au travail.
lls ont tous beaucoup plu, même s'il y avait une légère préférence pour le Galets de Cazebonne (100 % Cabernet-Sauvignon). Perso, j'ai vraiment été impressionné par le Merlot qui rappelle les meilleurs vins du plateau de Saint-Emilion (parcelle sur calcaire à astéries).
Monique nous avait préparé un baba au rhum qui n'était pas trop marqué par le rhum. On sentait beaucoup plus les fruits exotiques et le citron vert.Ça pourrait etre un défaut aux yeux de certains. C'était une qualité pour moi. Cela dit, il y avait une bouteille de rhum sur la table pour les personnes frustrées.
Ça c'était ma dernière trouvaille : des vraies-fausses amandes à base de pralin d'amande, de chocolat Zéphyr (le "Dulcey" de Barry) et de beurre de cacao, histoire de "désucrer" le chocolat. Et je les ai saupoudrées d'un mélange cacao / sucre glace pour avoir ce côté "duveteux" de l'amande – sinon, c'était brillant et ça faisait trop "chocolat".