750 grammes
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A boire et à manger
23 juin 2020

Retrouvailles générales ... autour d'une table

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Notre petite bande s'était déjà réunie en comité restreint il y a un mois. Cette fois, nous sommes presque au complet avec 7 personnes autour de la table. Nous avons maintenu le principe de la contribution de chacun au repas, mais par contre, tous les vins viennent de la cave de Stéphane qui nous accueille. Nous démarrons avec des feuilletés au parmesan, noistettes et jambon cru...

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...servis avec une bouteille bonus que j'ai amenée : la cuvée Serral del vell 2013 de Recaredo  (50 % Maccabeu, 50 % Xarel-Lo) qui est en appellation Corpinnat et non Cava, le domaine ayant quitté cette dernière, la jugeant pas assez regardante sur la qualité. 

La robe est étonnamment pâle pour un vin qui est reste plus de 4 ans sur lattes. Le nez est plutôt discret, sur l'amande fraîche, la bergamote et la pierre mouillée. La bouche est fine, pure, traçante, avec une matière dense, austère, très "jus de cailloux", et des bulles très fines, polies par le long élevage. La finale est franche et tonique, sur la noisette et la pomme fraîches, avec une bonne persistance sur des notes crayeuses et citronnées. 

Le potentiel est très intéressant, mais ça manque de complexité et de sensualité à ce stade. Il est probable que cette cuvée se bonifiera dans les années qui viennent (attendre 5 ans au minimum).  

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Nous passons à l'entrée préparée par Olivier C.  : une crème aux champignons de Paris, espuma de parmesan et noisettes grillées. C'est assez classique, mais goûteux, et va surtout très très bien avec la bulle qui arrive.

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La robe est dorée, avec des bulles plutôt rares. Le nez allie la fraîcheur du citron à des notes plus mûres et évoluées comme la pomme tapée et le mousseron. La bouche est très fraîche, avec une acidité qui file droit, tout en déployant une matière ample et élégante : elle possède une densité certaine tout en gardant un style aérien. Les bulles sont très fines, avec un toucher délicat. La finale est intense, sur la brioche chaude et l'écorce de citron, se prolongeant sur une fine astringence dessoiffante.  

Un Champagne à point qui devrait pouvoir encore se bonifier quelques années. C'est déjà très bon, mais j'ai la sensation qu'il pourrait offrir plus encore. La chaussette est levée : c'est un Champagne 1er Cru Terre de Vertus de Larmandier-Bernier (avec une dizaine d'année après dégorgement). 

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Le délicieux pain aux graines

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Le tartare de veau y croûtons est un grand classique de l'ami Pat, si ce n'est qu'il a innové en ajoutant du basilic et ça lui va drôlement bien. On retrouve le basilic allié au persil dans la sauce verte très parfumée.  

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Le problème de l'aveugle, c'est que lorsque l'on commence à partir sur une piste, on a tendance à chercher dans le vin tout de ce qui pourrait le confirmer tout en ignorant le reste. Au départ donc, j'ai senti un peu de bourgeon de cassis. Je suis donc parti direct sur un sauvignon. J'ai alors perçu aussi le pomelo et la menthe qui allait dans le même sens. La bouche est ample et aérienne, toute en rondeur enveloppante, avec une matière fine au toucher moelleux. Le tout restant bien frais sans afficher d'acidité perceptible.  La finale présente de superbes amers évoquant l'écorce de pomelo, alliée à une subtile touche crayeuse. Un très beau vin qu'on imagine produit par un grand producteur sancerrois. Ben non,  c'est un Chablis. Damned. Du coup, je remets mon nez au-dessus du verre, et je perçois une touche de mousseron, un peu de citron confit. Par contre, pas de coquille d'huître... Bon, alors, c'est quoi, précisément, cette petite merveille ? Chablis 2010 de Vincent Dauvissat. Impressionnant pour un simple "village" de 10 ans d'âge !  

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Ce n'est pas souvent que ça m'arrive, mais il a fallu que je fasse un effort pour finir cette assiette préparée par Stéphane. Je ne suis vraiment pas fan des rognons, quand bien même la sauce qui l'accompagne provient de mon blog. Heureusement qu'il y a les champignons (pleurotes et shii-take) et la polenta pour les faire passer. Et puis, il y a le vin...

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La robe est grenat très sombre, à peine évoluée. Le nez est foisonnant, sur la cerise confite, le bois précieux, le pain grillé, les épices... La bouche est ronde, très ample, délivrant une matière dense et veloutée, évoquant un coulis pulpeux de cerise. C'est assez impressionnant dans son genre, tout en restant plutôt frais et équilibré. On ne s'en lasse pas au bout de plusieurs gorgées. La finale est intense, bien mûre, avec un retour du bois précieux et de la cerise confite, avec une persistance sur les épices et le pain grillé. Je suppose que c'est du pinot noir, mais le style n'est pas très courant... Dugat-Py ? Raté : c'est un Gevrey-Chambertin Vieilles Vignes 2005 de Charlopin (ah ben oui, c'était l'Autre...).En tout cas, il est d'une jeunesse insolente pour un "simple" village...

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Le plateau de fromages amené par Olivier R était 100 % biquette. Je n'en sais pas plus, si ce n'est que tous étaient très bons ! Un gros coup de coeur pour la pâte persillée. On devrait plus faire de "bleus de chèvre". 

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Le vin d'Olivier  a une robe d'un or intense. Le nez est riche, sur la mirabelle, l'abricot rôti, le miel... La bouche est élancée, déployant une matière mûre, limite onctueuse, dominée par les fruits jaunes, équilibrée plus par ses amers que par l'acidité. On retrouve ceux-ci dans une superbe finale, baroque au possible. Effet waooh garanti ! Comme ça, je partirais sur une roussanne, mais Olivier est du genre assez imprévisible. Eh bien, c'est du sauvignon : Bergerac Moulin des Dames 1997 du Château Tour des Gendres. Quand je pense que dans les brochures de FAV, il est conseillé de boire les Bergeracs dans les 3-5 ans.... 

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Stéphane enchaîne avec un vin de sa cave : sa robe est or clair. Le nez est fin, profond, sur le citron confit et la crème brûlée, rafraîchi par une fine touche mentholée. La bouche est ample et élégante, d'une grande pureté d'expression, avec une superbe tension qui vous saisit dès l'attaque et ne vous lâche plus. La finale est très fraîche, dominée par le pomelo (chair et écorce) dans un beau duo amer/astringence. Ce coup-ci, je mettrais ma main au feu que c'est un sauvignon. Ouf, c'est en un : c'est le "simple" Sancerre Tradition 2009 de Gérard Boulay. Chapeau bas ! 

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J'étais chargé du dessert. Poursuivant ma quête de l'abricot parfait, il est cette fois-ci nourri à la mandarine et au safran. Safran que l'on retrouve dans une crème brûlée placée juste en dessous, associée à l'orange amère. Et encore en dessous, une base pistache/amande/agrumes. Les noyaux d'abricots ont été remplacés par des amandes grillées et caramélisées au miel.  Il faut dire que j'ai choisi à l'avance le vin qui allait à l'accompagnait, et que j'ai tout fait pour que ça s'accord le mieux possible. 

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C'est un Sauternes 1er Cru 2001 du Château Guiraud. La robe est entre l'or liquide et le cuivre. Le nez est intense, sur l'orange confite, l'abricot rôti et le safran. La bouche alliant fraîcheur et onctuosité est d'un équilibre magistral : c'est très riche, mais pas lourd pour un sou. Les amers de l'orange confite n'y sont pas pour rien. Il faut aimer le safran, car il y en a au moins autant dans le vin que dans le dessert. Il s'intensifie encore en finale, complété par l'abricot confit et le miel de châtaignier. Vraiment très beau !

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Des madeleines à l'huile d'olive et au citron

ste18

Quel bonheur de se retrouver ! On se revoit dans 15 jours... 

Commentaires
J
Toujours un plaisir de vous lire... depuis fort fort longtemps ! Merci!
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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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