Ferme de Garance : dépaysement total !
C'est en allant au Clarence de Christophe Pelé que notre bande a appris l'existence de la Ferme de Garance. C'est à 30 km au nord de Limoges que le restaurant parisien Garance prend ses quartiers d'été. C'est un retour à l'origine car la Thibarderie appartenait au grand-père de Guillaume Muller, co-propriétaire et sommelier du restaurant. Aujourd'hui, c'est son cousin Charles-Arthur Muller qui a pris la relève : sur 6 hectares, il élève des vaches, quelques poules et des cochons, cultive 70 variétés de légumes, une dizaine de fruits, 40 herbes aromatiques différentes, auxquelles s'ajoutent 3 ruches. Il fournit le restaurant parisien toute l'année ... et le restaurant saisonnier. On ne peut faire circuit plus court.
Le personnel qui est employé ici travaille au restaurant le reste de l'année. Sauf qu'ici, la tenue décontractée est de rigueur, à l'image du cadre.
C'est notre table, mais nous allons devoir la déménager assez rapidement, car le temps tourne assez rapidement à la pluie, et le le parasol ne suffit pas pour nous protéger tous les quatre (signalons que deux jours plus tôt, Méteo France prévoyait un soleil radieux...)
Vue champêtre de ma place
Pour l'apéro, une bière locale (ma foi très bonne). La brasserie Baccade est à 12 km de la ferme.
Nous attendons l'arrivée de Guillaume Muller pour qu'il nous propose des vins de sa cave locale. Car les quelques cuvées proposée à la carte ne sont pas franchement emballantes. Pour patienter, nous prendrons deux assiettes de tempuras de courgette, sauce au yaourt et à l'agastache (5 € l'assiette, c'est raisonnable). Les tempuras sont croustillantes et goûteuses et la sauce est super intéressante. Jusqu'à maintenant, j'ai surtout utilisé l'agastache en salé. Et ça va très bien avec la bière !
Une assiette de saucisson nous est offerte !
La cuisine :-)
Les couverts qui attendent de servir un jour de pluie...
Guillaume Muller est arrivé. Il nous a amené 6 bouteilles parmi lesquelles nous pouvions choisir (il n'y avait que des belles choses). Nous avons pris un Riesling GC Geisberg d'André Kientzler (60 €) et un Saumur-Champigny Clos Cristal 2011 (45 €). Les deux s'avèreront de très belles pioches.
Il y avait le choix entre 4 entrées (15 €) et deux plats (20 €). J'ai choisi le foie gras au barbecue, groseille, pain à la graisse de canard. C'est une tuerie. On ne fait pas assez cuire le canard au barbecue. Autant la texture que le goût, on frôle le diabolique. On peut trouver la proportion de pain disproportionnée. Mais en fait, pas tant que ça. Car il très très bien lui aussi. Et il n'y en pas trop. Bon, on prendrait bien une repasse de foie gras ! Et l'accord avec le Riesling est superbe !
D'autres avaient pris du tartare de boeuf, piment fumé, vinaigre de tagète. Il était excellent aussi (oublié de prendre la photo, mais c'était très joli, aussi).
En plat, j'ai choisi la truite confite, oseille, légumes grillés. La promesse est tenue : le poisson est vraiment confit. Je subodore qu'il soit cuit dans de l'huile à 50-55 °C. La chair est ultra-fondante. On a clairement dépassé le stade de la cuisson "pile-poil" à 47°C. Mais il n'y a pas le côté désagréable / séchard du poisson trop cuit. Et l'accompagnement était irréprochable, avec une sauce juste acidulée comme il faut et des légumes très bien grillés.
Mais je regretterais presque de ne pas avoir choisi la pièce de boeuf, pommes dauphine, condiment aux herbes. La viande était dense mais très tendre, et surtout très goûteuse. Et les pommes dauphine étaient exceptionnelles. Les meilleures que j'aie pu manger !
Parlons tout de même un peu des vins.
Le Riesling a une belle robe dorée. Le nez est intense, sur la mangue verte, la pêche blanche, avec une touche de citronnelle, d'ananas frais, et une subtile pointe pétrolée. La bouche est vive, tendue par une acidité traçante, tout en présentant une matière dense, mûre, vibrante, marquée par les fruits exotiques et les terpènes d'agrumes. La finale est longue et intense, sur la citronnelle et le gingembre.
Le Saumur-Champigny a une robe grenat sombre, à peine évoluée. Le nez est complexe, mariant les fruits frais (cassis, prunelle) à des notes plus tertiaires (cigare, âtre de cheminée), complété par une touche mentholée. La bouche est ronde, ample, veloutée, offrant une matière à la chair dense, mais tendre, sans dureté, et toujours ce côté "early matured" alliant un fruit frais de jeunesse et une aromatique patinée. On retrouve cela en finale en plus concentrée, avec une persistance sur la cendre froide.
Il y avait deux desserts au choix (8 €) : une salade de fruits rouges que j'ai choisie, qui était très bonne. Parfaite pour clore le repas.
Et un parfait glacé, fromage blanc au miel qui semble avoir beaucoup plus à mes amis.
Même l'addition est très artisanale ;-) Pour la qualité des plats et des vins servis, il n'y a vraiment rien à redire. Et le personnel est très sympa ! Par contre, ce serait tout de même bien qu'ils prévoient de meilleures protections lorsqu'il se met à pleuvoir. Nous avons eu de la chance de n'avoir eu qu'une pluie très légère, pas du tout agressive. Mais s'il tombait des cordes, ce serait la cata...
Merci au chef!
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Lieu dit la Thibarderie
87190 Magnac-Laval
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