Une semaine dans le Bordelais, le retour (jour 4)
Oui, toujours des vignes. Mais manifestement, on a changé de terroir car pas une grave à l'horizon. Normal, puisque nous sommes sur le plateau calcaire de Saint-Emilion. Précisément à Canon. Oui Canon tout court. Ce nom viendrait de Jacques Kanon, corsaire de son état, qui achète le Domaine Saint-Martin en 1760. Il en fait une propriété totalement viticole à une époque où la polyculture est la règle. Mais la mer et le soleil lui manquent. Il le revend dix ans plus tard pour s'installer à Saint-Domingue à un négociant , Raymond Fontémoing, qui possède alors un château Canon à Fronsac.
Il faut pourtant attendre près d'un siècle pour que Saint-Martin (qui est le nom de cette paroisse de Saint-Emilion) soit rebaptisé Canon par l'arrière-petite fille de Fontémoing. Comme elle n'a pas explicité son choix, on ne saura jamais pourquoi. Ce qui est sûr, c'est que les personnes qui avaient racheté le château Canon de Fronsac n'étaient pas contents du tout... Mais bon, ça lui va plutôt bien, vu qu'il domine le plateau avec sa tour crénelée façon Moyen-Âge revisité.
Le canon, nous le retrouvons même dans le cuvier. Ca aurait bien plu au corsaire, ça ;-) Quant au bleu présent un peu partout, c'est celui de la couleur de l'écurie de course des frères Wertheimer (Chanel, Bourgeois), propriétaires du domaine depuis 1996. A noter que le cuvier est en "vrai gravitaire" comme le montre le cuvon installé au premier étage. Les cuves en inox sont à double parois avec un isolant entre les deux, apportant une inertie comparable au béton (et certainement supérieure au bois) mais beaucoup plus facile d'entretien.
Derrière cette porte, le chai à barriques.
Rien d'extravagant. Pas le style de la maison...
En 2011, Canon a racheté le château Matras situé en contrebas du plateau. Le classement de 2012 a entériné la fusion entre les deux domaines. Seul un hectare de Matras rentre dans la production du 1er Grand Cru Classé. Le restant (10 ha) est dédié à la production du second vin, rebaptisé Croix Canon, produit dans une ancienne chapelle superbement restaurée.
L'incontournable visite des galeries souterraines creusées dans la roche calcaire.
Elles sont certainement vides. Contrairement à certains de ses voisins (comme Clos Fourtet, Beauséjour Duffau-Lagarosse, Ausone), le domaine n'est pas convaincu que l'élévage soit optimal dans ces conditions.
Il est certain qu'il faut réguler l'humidité avec un système d'extracteur, mais ça peut le faire...
Des stalactites, rares dans le secteur.
Eh non, ce n'est pas un canon... mais une charrette :-)
Un petit remontant...
Pas fait exprès, mais le flux du vin dans le verre est saisi en pleine action !
Déception : le vin est pour moi imbuvable. Le nez est marqué par des notes de pruneau pas très raffinées, et la bouche est plate, finissant sur des notes amères désagréables. Je le signale à notre guide du jour qui le trouve tout à fait normal (il est évolué, quoi...). Pour en avoir bu un certain nombre de millésimes avec l'équipe technique du domaine, je sais que Canon ne ressemble pas à ça. C'est pour moi l'un des meilleurs vins de l'appellation. Là, beurk...
Bon, allez. J'espère que nous allons nous consoler lors de la prochaine visite : Figeac.
C'est l'un des plus vieux domaines de l'appellation qui s'étendait bien au-delà de sa surface actuelle, puisqu'il possédait tout le plateau de Pomerol, mais aussi ce qui est devenu Cheval Blanc, la Dominique et les divers "Figeac" qui gravitent aujourd'hui autour.
Une partie du domaine est située sur une superbe croupe de graves rappelant le Médoc. Ce qui explique l'encépagement atypique pour le secteur : 35 % Cabernet Sauvignon, 35 % Cabernet Franc et 30 % Merlot. Cela explique pourquoi son vin est souvent pris pour un "rive gauche" à l'aveugle, avec son côté tendu/longiligne, loin de la rondeur pulpeuse de nombreux "rives droites". Jeunes, ils sont un peu austères, mais en vieillissant, les vins de Figeac deviennent superbes.
En toute logique, vu son terroir exceptionnel, le domaine devrait rejoindre l'élite des "A" de Saint-Emilion. Après le nouvel échec lors du classement de 2012, les propriétaires ont décidé de se remettre en question : la gestion de Figeac à été confiée à Jean-Valmy Nicolas, co-gérant de la Conseillante (Pomerol) et la partie oeonologique à Michel Rolland. Une décision qui a fait beaucoup causer, car d'aucuns craignent que le style si typique de Figeac ne disparaisse. Wait and see.
En tout cas, même si les cuves tronconiques donnent un côté traditionnel, nous voyons que le domaine est entré dans l'ère moderne, avec un cuvier rempli par gravité (cf les cuvons ci-dessus)... et même le tri optique !
Figeac a toujours utilisé les pressoirs verticaux traditionnels. Il est passé depuis peu à sa version moderne pilotée par informatique.
Quelques cuves inox, tout de même.
A noter les bondes modernes, totalement hermétiques
Notre guide, connaissant très bien son sujet (ça fait toujours plaisir)
On est du vrai ancien, là...
...avec une touche de modernité ici et là
Là,un mix des deux (avec les caveaux d'anciens millésimes de chaque côté)
Figeac, je crie j'écris ton nom !
A boire, tavernier gente dame !
J'ai bien tenté d'avoir une dégustation du 2014. En vain...
Figeac 2011 : nez plutôt discret sur les fruits noirs mûrs, relevé par du poivre et du tabac. Bouche élancée, bien droite, avec une matière dense de grande qualité, là aussi sur la réserve. La finale persistante est encore stricte sur des notes épicées et végétales (sauge, menthol). Joli potentiel, mais pas du tout prêt à boire...
Ben non, on l'a pas bu, celui-là...
Ayant apprécié le restaurant l'année dernière, nous sommes retournés à la Dominique. Cette photo est de 2014, d'ailleurs, car le temps était vilain en 2015... Quand nous sommes arrivés peu après midi, c'était calme.
Une heure plus tard, c'était blindé...
Trouverez-vous Stéphane Derenoncourt sur la photo ?
La cuisine, ouverte sur la salle
Sur mes conseils, nous avons pris la Croix Canon 2011, histoire de ne pas rester sur la mauvaise impression de ce matin (nous ne sommes pas rancuniers...). Good choice : on se régale avec ce vin au fruit intense, aux tannins très fins, d'une grande buvabilité. Le Bordeaux comme j'aime !
Bon choix aussi, ce tartare coupé au couteau non assemblé. Ca m'a permis d'éviter l'oignon cru...
Je suis le seul à avoir mangé des frites ;-)
Les Belges se méfient de la qualité française...
Par contre, les fraises, bof. Aqueuses, sans goût...
Si nous avons déjeuné à la Dominique, c'est aussi parce que le restaurant est à moins d'une minute de notre prochaine escale : l'Evangile (photo prise en juillet 2006, un jour où il faisait beau).
La visite a été relativement vite expédiée. Notre guide a bien eu du mal à nous passionner. Et nous étions plutôt dissipés, avec peu de questions à poser. Pour une visite plus complète, vous pouvez donc vous reporter à mon article de 2006 (il ne doit pas y avoir eu de gros changements depuis).
Vous trouvez que ce chai a un faux-air de Lafite ? Normal, les Rothschild en sont propriétaires.
Alors, cet Evangile 2014 ?
L'Evangile 2014 : nez exprimant un joli fruit, épicé et cacaoté. Bouche ronde, charnue, avec une matière dense et gourmande, une grande fraîcheur. Très bel équilibre. Finale à la mâche savoureuse relevée par une noble amertume. C'est franchement bon, mais à 103,50 € HT en primeurs, je passe...
Etant donné la célérité de la visite précédente, nous sommes en avance à notre rendez-vous suivant, situé à moins d'un kilomètre à vol d'oiseau. Le fils des propriétaires, Baptiste Guineaudeau, n'est pas encore arrivé. Mais Omri Ram, le maître de chai israëlien, nous fait patienter avec le sourire.
Ah oui, je ne vous l'ai pas dit : nous sommes à Lafleur, l'un des domaines les plus mythiques de Pomerol. Il appartient à la même famille depuis 1872, avec des allers-retours entre cousins germains. Henri Greloud, déjà propriétaire de Le Gay a acheté les 4,5 ha de Lafleur, situé à proximité de Petrus, Vieux Château Certan et Petit-Village. Dès son installation, il accorde autant de place au Bouchet (Cabernet Franc) qu'au Merlot, souvent majoritaire dans l'appellation. C'est toujours le cas aujourd'hui, et ce n'est pas prêt de changer.
Baptiste Guinaudeau nous rejoint. Si son registre est assez loin de celui de Rémi Edange de Chevalier, il est tout aussi passionnant et passionné. Il fait partie de ceux qui pensent que tout se fait à la vigne. Il va jusqu'à dire que tout le travail du chai consiste à nuire le moins possible au raisin qui vient d'être vendangé.
Ici, chaque pied est traité individuellement en fonction de son âge, de sa vigueur, du sol où il pousse. Car au coeur des 4,5 ha, il y a des profils très différents : graveleux, sablo-graveleux, argilo-sableux ou ... argileux tout court. Cette fameuse argile bleue qui adsorbe toute l'eau qui passe et ne la restitue que très très parcimonieusement, engendrant juste ce qu'il faut de contrainte hydrique.
Au départ, les Pensées de Lafleur était censé être un second vin. Et puis, les Guinaudeau se sont aperçus qu'il y avait une bande transversale sur l'ensemble du domaine qui donnait des raisins légèrement moins qualitatifs. Le sol est un peu plus riche : la vigne est donc moins contrainte. C'est cette bande de 0,7 ha qui donne aujourd'hui les Pensées. Comme elle est oblique par rapport aux rangs, ça complique un peu les choses. Il faut donc baliser avec un ruban la séparation entre les deux "domaines". Selon les millésimes, la frontière bouge de quelques mètres. C'est la dégustation qui permet de voir à quels pieds tout bascule. L'art de la précision.
Ici les sols sont trop précieux pour être mis sens dessus-dessous. Le labour est donc prescrit, remplacé par des griffages ou des sous-solages qui respectent les profils pédologiques.
Et voilà le cuvier de Lafleur. La suite montrera très vite que cela suffit pour faire des vins magnifiques, comme peuvent l'être ceux de Tertre Roteboeuf (avec la même économie de moyens). De quoi se poser la question sur les millions d'euros dépensés dans d'autres propriétés pour arriver au final à des vins moins intéressants. Bah, on va dire que ça crée des emplois, ce qui n'est pas rien en ce moment...
A peu près toute la production annuelle est là...
Nous allons déguster les 2014 des différentes cuvées des Guinaudeau. Le fief familial depuis le XVIème siècle est à Mouillac, juste au nord de Fronsac (mais pas sur l'AOC). La propriété s'appelle Grand-Village, un clin d'oeil étonnant et involontaire à un voisin de Lafleur. La vingtaine d'employés travaillent indifféremment sur les deux propriétés, ce qui permet d'avoir une force de frappe lorsque le besoin se fait sentir. On expérimente souvent à Grand-Village des méthodes qui seront ensuite appliquées à Lafleur si elles s'avèrent efficaces. Mais inversement, ce simple Bordeaux-Sup' profite du savoir-faire d'une équipe engendrant l'un des meilleurs vins du monde. Win-win, comme on dit...
Par ailleurs, les Guinaudeau ont acheté une mosaïque de parcelles sur Fronsac en ne prenant que celles qu'ils estimaient très qualitatives (essentiellement des Cabernets Francs sur calcaire). Ainsi, pas besoin de s'embarrasser avec les moins interessantes. Cela s'appelle simplement G, comme Guinaudeau. Le 2009 était l'acte 1 de cette aventure. 2014 est donc l'acte 6.
La future maîtresse des lieux ;-)
Grand Village rouge 2014 : nez pimpant évoquant le jus de fruits rouges, souligné par des notes florales. Bouche d'une grande douceur avec une matière fraîche et fruitée, pulpeuse. Finale très savoureuse. Miam !
G acte 6 : nez plus bourguignon, avec de la fraîcheur, de la cerise, du minéral, des épices, de la violette. Bouche à la fois charnue et élancée, avec une tension de grande précision, et un p... de fruit expressif. La finale est raccord, sans aucun durcissement, d'une gourmandise diabolique. Miam méga plus.
Pensées de Lafleur 2014 : nez très délicat, aérien, alliant la framboise, la violette, la fumée, les épices... Bouche toute aussi aérienne, avec un toucher soyeux irréel de douceur, et en même temps d'une grande intensité aromatique. Dur de ne pas penser à un très grand Bourgogne. La finale est concentrée, minérale, sans la moindre dureté. Superbe.
Lafleur 2014 : nez plus profond encore, avec une violette plus dominante et les fruits rouges en arrière plan, qui donne envie de se noyer dans le verre. Bouche encore plus tendue et précise que les Pensées, avec une matière plus sensuelle et ensorcelante, vous enrobant le palais et ne vous lâchant plus. Tout en étant une bombe aromatique. La finale est plus terrienne, mâchue, avec un fruit très intense. Quasi interminable. On touche au sublime.
Nous dégustons ensuite les deux vins blancs produits en Fronsadais
Grand Village blanc 2014 : nez très expressif faisant penser à un Sauvignon de Nouvelle-Zélande, sur le bourgeon de cassis et les fruits exotiques (ananas, fruit de la passion). La bouche est ronde, très fraîche, plutôt aérienne, d'une belle intensité aromatique. Fin étonnante sur les fruits rouges et noirs (framboise et cassis).
Champs libres 2014 : nez classieux sur l'agrume confit, le beurre fumé, souligné par des notes finement grillées. Bouche tendue par une acidité implacable enrobée d'une matière séveuse, grasse, mais pas lourde pour un sou. Un équilibre superlatif. Finale explosive, très riche, sur le cassis et la fumée. J'a-dore !
Un très grand merci à Baptiste et Omri pour leur superbe accueil !!!
Il est environ 18h00. Nous sommes attendus à l'extrême-est de l'appellation Saint-Emilion à 19h00. Il faut environ 20 mn pour s'y rendre. Je propose à mes amis de prendre le chemin des écoliers pour nous y rendre et voir les nouvelles "stars" de l'appellation qui se situent dans le même secteur...
Pressac (lire le reportage ICI)
Faugères (lire le reportage ICI)
Mangot (lire le reportage ICI).
Eh bien voilà : 19h00. Nous pouvons nous rendre à Valandraud.
Je m'étais dit qu'il n'était pas imaginable que l'on puisse faire deux semaines dans les meilleurs crus de Bordeaux sans faire la connaissance de Jean-Luc Thunevin et Murielle Andraud, le couple qui a bouleversé la viticulture régionale au début des années 90. Tout démarre avec une petite parcelle achetée dans la vallée de Fongaban qui permet juste de produire - dans leur garage avec des moyens de fortune - des bouteilles pour les amis et les boutiques de Jean-Luc sur Saint-Emilion. Très vite, elle ne suffit plus à répondre à la demande. Le couple achète quelques autres parcelles dans la plaine. Dans des dégustations à l'aveugle, leurs vins explosent les 1ers GCC.
il faut dire qu'ils sont quasiment les seuls alors à faire un gros travail dans les vignes, avec des petits rendements, un égrappage manuel, du vrai gravitaire, du pigeage à la bourguignonne... En 1996, Valandraud devient lors d'une vente aux enchères le vin le plus cher de la planète. Et un vin culte recherché dans le monde entier.
En 1999, il achète Bel-Air Ouÿ où nous nous trouvons maintenant, afin d'avoir un terroir de grande qualité. Alors que les GCC commencent à tout mettre en oeuvre pour produire des grands vins, il doit pouvoir lutter à armes égales. C'est le cas : on retrouve en effet à quelques dizaines de centimètre de profondeur le calcaire à astéries du plateau de Saint-Emilion. Cela paie, puisqu'en 2012, Valandraud devient 1er Grand Cru Classé. Avec un prix à payer : abandonner la parcelle d'origine, jugée trop loin de la propriété principale.
Jean-Luc et Murielle nous accueillent chaleusement. Tandis que cette dernière veille au grain pour le repas qui va nous être servi, Jean-Luc nous fait visiter le vignoble et les installations techniques. Pas de tape à l'oeil. Que du très efficace. L'idée est de produire le meilleur vin, pas d'épater le chaland. Alors que par exemple tout le monde s'enthousiasme pour le tri optique, il a adopté la Tribaie. Celle-ci différencie les baies non par leur forme et leur couleur, mais par leur richesse en sucre, ce qui est plus pertinent.
En 2014, il est allé encore plus loin avec Calibaie qui retrie les baies en fonction de leur circonférence. Plus elles sont petites, plus le rapport jus/marc est faible, donnant naturellement des vins concentrés, sans avoir besoin de faire de saignées. Bien sûr, les baies rejetées par les deux systèmes ne sont pas mises au compost. Elles rentrent dans la production d'autres vins.
Nous passons à table, accompagnés par Rémi Dalmasso (maître de chai depuis 1998), son épouse Sonia et leurs deux enfants. Plat unique : couscous. C'était non négociable pour ce pied-noir d'origine (et rude négociateur). Au départ, j'avoue avoir douté qu'il puisse mettre en valeur les vins du domaine. Et en fait, non. Ils se sont tous remarquablement goûtés, blanc inclus.
Et puis, au fil du repas, on se rend bien compte qu'on ne peut pas faire plus convivial. On ne cesse de se faire passer les différents plats de sauce, d'agneau, de poulets, de merguez, de pois chiches, d'oignons, etc...
Plaisir du partage !
Le plat a été préparée par une employée de Valandraud d'origine marocaine.
C'est bon comme là-bas, dis. Mais pour de vrai :-)
Pour tous , le meilleur couscous de notre vie !
Servis par le Bad boy lui-même.
Valandraud blanc 2007 : nez intense sur l'écorce de pomelos confit et des notes terpéniques. Bouche d'une grande ampleur avec une matière riche, dense, séveuse à la limite du suave, très aromatique sans jamais tomber dans le too much, idéalement tendue par une fine acidité. Finale superbe sur une noble amertume. Génial, ai-je noté. Je n'ai pas caché mon amour pour ce vin à ma voisine qui n'est autre que Murielle Mumu, la femme qui l'a enfanté. Bravo !
Valandraud rouge 2009 : nez sur les fruits noirs bien mûrs et des notes de tabac, d'épices. Bouche sphérique, très ample, avec une matière dense et soyeuse, caressante, bien équilibrée. La finale continue dans la douceur, sans qu'un tannin ferme ne pointe son nez.
Valandraud rouge 1998 : nez plus évolué sur le sous-bois d'automne, le cèdre et la truffe. Bouche ronde, sensuelle, avec une matière dense, fruitée, au toucher crémeux. Une liqueur de fruit noir sans sucre ni écoeurement.
Clos Badon 2011 : nez plus boisé sur le cèdre et des notes grillées. Bouche à la fois très fraîche et en même temps, douce, veloutée ... et digeste. Finale dominée par le menthol.
Pomerol Clos du beau-père 2010 : nez sur la crème de fruits noirs et les épices. Bouche tendue enrobée par une matière ronde et soyeuse. Finale encore ferme (la seule de tous les vins rouges).
Virginie 2009 : nez frais, plutôt médocain sur le Havane, le cassis et le cèdre. Bouche ample, soyeuse, plus tendue que le vin précédent, avec une finesse et une précision impressionnantes pour un 2009. Finale en douceur, relevée par des notes mentholées/épicées.
La soirée fut un "show Thunevin" bourré d'anecdotes qui ont émaillé la vie de Jean-Luc. Beaucoup de discussions, de rires, d'échanges en toute décontraction. Des heures rares et magiques.
Rémi Dalmasso