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A boire et à manger
13 février 2013

Cheval blanc, c'est excellent

Vu que certains lecteurs se plaignaient du côté peu informatif de mon dernier billet, voici tout de même un retour de ma dégustation à Cheval Blanc. Je trouve ça important de le faire, car j'avais lu il y a peu un compte-rendu de dégustation faite par un amateur de Morgon où les vins de ce domaine se sont faits descendre en flamme. Je n'y étais pas, je n'ai pas  bu les bouteilles qu'il a dégustées, mais il est peu de dire que nos impressions s'avèrent fort différentes.

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Nous avons démarré par le millésime 2004, sur Petit Cheval et Cheval Blanc.

Je mentirais si je disais que le Petit Cheval 2004 est un grand vin. Le nez évolué montre qu'il est déjà arrivé à maturité, et il a dû avoir un boisé un peu trop appuyé  par rapport à la matière plutôt légère. Par contre, la bouche est d'une grande finesse, très aérienne, ne pesant pas du tout en bouche. A l'aveugle, je partirais sur un Bourgogne du style Chambolle, et certainement pas sur un Bordeaux.  Le vin idéal lorsque vous dégustez à 9h15 du matin !

Sur Cheval Blanc 04, on change de registre. Le nez est d'une grande finesse, mêlant les fruits mûrs, le cuir et le tabac blond. Mais c'est le toucher de bouche qui est stupéfiant. En plus de 20 ans de dégustation, je n'avais jamais eu cette sensation de "cashmere liquide". Les tannins ne contentent pas d'être soyeux, vous vous enfoncez, engoncez dedans avec un plaisir infini. L'ensemble est frais et élancé, avec une jolie finale élégante, sans aucune dureté.

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Passons aux 2006 (tous les deux dégustés par le blogueur précédemment cité)

Le Petit Cheval 2006 est d'un autre niveau que le 2004. Plus de fruits et de fraîcheur, de jolies notes de tabac (mais en aucun cas un excès de bois). Même s'ils n'ont pas la classe de Cheval Blanc 2004, les tannins sont d'une rare douceur, étirés par une belle fraîcheur évoquant le Cabernet Franc. L'ensemble est complexe, avec plein de facettes successives au fil de la dégustation. Beaucoup de plaisir à le boire.

Le Cheval Blanc 2006 a un nez fin, profond, envoûtant. La bouche est plus tendue que tous les vins précédents, avec toujours cette matière évoquant le cashmere, mais plus dense et profonde que le 2004, plus complexe aussi, engendrant un sentiment de plénitude. Le graal oenologique, souvent recherché par l'amateur et rarement atteint, n'est pas loin. Peut-être plus impressionnant encore est cette rétro-olfaction qui vous met une grande gifle quelques secondes après avoir recraché le vin (ben oui, j'ai tout craché). Très impressionnant.

Alors certes, c'est hors de prix (150 € le Petit Cheval 06, 600 € le Cheval Blanc 06), mais franchement, je comprends que les personnes qui ont des moyens financiers conséquents en remplissent leur cave, car franchement, je ne connais que peu de vins de ce niveau. Surtout que  les deux millésimes bus sont corrects, mais loin d'être grands. Je n'ose imaginer ce que ça peut donner sur 2009, 2010, 1961 ou 1947 (rêvons, hein...).

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Un grand merci à Pierre-Olivier Clouet pour ce beau réveil en douceur !

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