Je me suis levé de bonheur, car j'ai un timing relativement serré. Je perds vite mon avance car je me mets à parler de la géologie de Jurançon avec mon hôte. Et c'est passionnant (je parle de Bernard. Moi, j'écoute et je questionne). J'arrive à décrocher vers 9h15, et commence ma looongue descente vers le sud (là, la bande-son, ce n'est plus Galabru, mais Nino Ferrer... Cliquer sur le mot sud pour voir que Mia Frye tient de sa môman).

Une pause est prévue dans l'Indre pour revoir une personne que j'ai rencontrée pour la première fois en septembre 1997. Jacques Sallé* était alors propriétaire d'un domaine viticole à Quincy (Silice), et je fus l'un de ses hardis vendangeurs.

Nous avons repris contact depuis quelques mois grâce à Internet et voulions nous revoir. Ainsi, arrivé-je dimanche matin vers 11h30 dans une charmante propriété perdue dans la campagne. Cet endroit n'est pas aussi paumé qu'il en a l'air puisque trône sur la table du salon de jardin mon livre "Cru classé du Médoc" (sorti des entrepôts de l'éditeur seulement trois jours plus tôt !).

Suivent près de deux heures de discussion passionnantes autour d'un Médoc que nous connaissons intimement tous les deux, des lieux et des personnes que nous avons fréquentés. Arrosées bien sûr de verres de Silice dont il est difficile d'imaginer qu'il soit issu de Sauvignon tant il s'écarte du modèle variétal.

Je n'ai pris aucune photo de ces instants magiques. C'eût été comme de toucher avec mes doigts maladroits les ailes d'un papillon...

Après avoir dédicacé le livre, j'ai repris ma route en pensant avec bonheur à ces quatre jours de rencontres, d'échanges, qui font le sel de la vie.

FIN

_____________________________

*Journaliste du vin et des spiritueux, auteur d'ouvrages sur le sujet chez Hachette, fondateur de la revue Vintage international