Dernière soirée de dégustation bordelaise (très éclectique)
Ce coup-ci, c'était la "der des ders" avec mes amis du QSCB. C'était assez émouvant, surtout lorsque je les entendais évoquer la prochaine réunion, alors que je serai à des centaines de kilomètres au pays des marmottes.
Il y aurait dû y avoir un thème à la soirée, mais les bouteilles prévues ne sont pas arrivées à temps. Du coup, Julien a programmé une dégustation très éclectique, à l'aveugle bien sûr.
Nous démarrons par trois vins servis en même temps :
Premier vin : robe paille. Nez sur la bergamote et le bourgeon de cassis. Bouche ronde, ample, avec une fraîcheur vivifiante. Finale citronnée nette et fraîche. Pour moi, un prototype du sauvignon. Trop pour être bordelais. Erreur, c'est bordelais : c'est un Château le Sartre 2007 (Pessac Léognan).
Deuxième vin : robe très proche. Nez sur la crème brûlée au citron, le caramel au beurre, les épices. Bouche plus intériorisée, avec une acidité plus éparse, limite fouillis. Y a de la matière, mais rien n'est en place à mon sens. L'astringence qui arrive dès le milieu de bouche n'arrange rien. A revoir. Là, je pense que c'est du sauvignon bordelais. Ce coup-ci j'ai bon : château Carbonnieux 2007 (Pessac Léognan, même propriétaire que le précédent).
Troisième vin : robe d'un bel or brillant.Nez sur la marmelade de pamplemousse souligné par un élevage noble. Bouche mure, riche, opulente, d'une belle ampleur, équilibrée par une acidité discrète mais efficace. Finale savoureuse, expressive, donnant envie d'y retremper les lèvres. Pour moi le meilleur de la série, car plus généreux et mature. C'est aussi un sauvignon, mais de Loire : Sancerre Edmond 2000, d'Alphonse Mellot.
Nous passons à deux autres vins blancs :
Premier vin : robe or pâle. Nez sur la poire, vivifiée par une pointe d'agrume. Bouche mûre, grasse, abricotée, portée par une acidité saillante, vigoureuse, qui étire le vin vers une finale marquée par une légère amertume. Pour tout dire, ça patauge un peu... C'est en fait un Saint-Péray "Version" 2007 de François Villard.
Deuxième vin : nez pénétrant sur le coing, la cire, le "pétrole". No doubt : c'est du riesling ! La bouche est ample, douce, presque moelleuse, avec une acidité en arrière-plan. Finale marquée par l'écorce d'orange amère. Joli vin. Alsacien ? Ca se pourrait. Allemand, je ne pense pas. Slovaque ? Pourquoi pas. Aucun des trois : c'est australien ! Julius 2007 de Henschke. Ils me surprendront toujours...
Nous passons ensuite aux choses sérieuses : les rouges !
Premier vin : robe pourpre sombre. Nez sur l'olive noire, le poivre et quelques notes lactiques. Bouche ronde, gourmande, fruitée, aux tannins doux et veloutés.Finale sans dureté aucune, légèrement amère. Je pars direct sur un Crozes-Hermitage. C'est est un : Crozes-Hermitage 2006 de Guigal.
Deuxième vin : robe assez proche. Nez sur le cassis (fruit et feuille), la ronce et les épices. Avec l'aération, des notes de brett' apparaissent en arrière-plan. La bouche est dense, mûre, avec une belle fraîcheur. Les tannins d'abord discrets deviennent asséchants en finale. Cabernet de Loire ou Cabernet bordelais ? La salle est partagée. De Loire : Chinon "vieilles vignes" 2006 de Philippe Alliet.
Les deux suivant sont servis simultanément.
Troisième vin : robe grenat évoluée. Nez discret sur les fruits compotés et les épices. Bouche évoluée marquée par l'acidité, avec des tannins plutôt doux au départ, franchement asséchants ensuite. Boooof.
Quatrième vin : robe plus sombre, mais également évoluée. Nez riche, complexe, évoquant les plus beaux riojas (figues, fruits secs, épices orientales, noix de coco). Bouche très ample, fraîche, aux tannins caressants. Malheureusement, ça ne dure pas. Là aussi, ça s'assèche, et pas qu'un peu. Dommage.
Les deux vins proviennent du même producteur. Aïe : je voyais bien le deuxième en Espagne, mais pas le premier. Et je ne vois pas ça en France. C'est en fait des italiens : le premier est un Barolo Castiglione 2005 de Vietti ; le deuxième un Barolo Lazzarito 05. Tout de même, j'ai du mal avec certains vins italiens, même si d'autres m'ont beaucoup plus (barbera d'Alba, entre autres).
Le dernier rouge : robe grenat sombre. Très beau nez sur la cerise noire, l'olive, la fumée, les fruits chauffés au soleil, les épices... Tu passerais la nuit à le humer, ce vin. La bouche est ample, mûre, dense, veloutée, équilibrée par une bonne fraîcheur. Du bonheur pour le palais ! La finale sur le noyau est légèrement amère. Châteauneuf ou syrah australienne ? Un peu des deux, ou presque. L'assemblage syrah / grenache / mourvèdre / viognier a un côté castelpapal (enfin pour les 3 cépages rouges, le viognier... hum) mais c'est bien australien. Et c'est le même producteur que tout à l'heure : Henry's seven 2005 de Henschke (Barossa Valley). Vraiment un domaine intéressant !
Nous concluons par deux liquoreux.
Premier vin : robe or intense. Nez intense sur l'orange confite, le miel, le pralin. Bouche d'une grande droiture à la matière grasse, voluptueuse. L'acidité équilibre parfaitement le vin, sans aucune sensation de lourdeur. Finale élégante sur l'orange amère. Le prototype de ce que devrait toujours être un Sauternes. Je le connais. Je l'ai bu il y a un peu plus de 2 mois : Château Suiduiraut 1997.
Deuxième vin : là, y a pas de mystère. Je l'ai apporté pour fêter mon départ. La robe est entre le cuivre et l'orangé. Le nez est plus discret que le vin précédent, sur le coing, le miel et la pierre chauffée au soleil. La bouche est suave, sensuelle, avec une acidité relativement en retrait. Il reste malgré tout bien équilibré, mais il me plait beaucoup moins qu'à l'ouverture : le carafage ne lui pas été profitable (ceci dit, certains l'ont beaucoup apprécié). Ah oui, je ne vous ai pas dit ce que c'est : Château de Fesles 1998 (Bonnezeaux).
Ben voilà, c'est fini. Et ce fut une fois de plus passionnant et très éclectique. Je vous épargne les "au revoir", les effusions, les "on se reverra". Une époque se termine... Une autre commence, également sous le signe du vin !