Retour dans le Bordelais, jour 2 (part.3) : Trois grands pomerols en une visite
A ce moment précis de mon récit bordelais, j'aurais dû vous parler de Haut-Tropchaud, un challenger que Ludovic à choisi de nous faire visiter, histoire de montrer qu'il n'y a pas que des pomerols hors de prix. Nous nous sommes rendus à Montagne où Michel Coudroy possède un autre domaine. Mais impossible de retrouver les notes que j'ai prises là-bas ! Sachez donc que pour 35 €, vous avez un très bon Pomerol, tout en finesse. Et qu'il ne faut surtout pas dépenser 50 € pour leur nouvelle cuvée Equus (travaillée au cheval), beaucoup plus caricaturale et boisée. Et si vous cherchez un Bordeaux de tous les jours, le Montagne "de base" du Château de Maison Neuve à 8 € est vraiment très bien !
Bref, après cet intermède montagnard, nous avons rendez-vous à Lafleur-Petrus pour une dégustation organisée spécialement pour nous : en effet, nous étions déjà venus dans ce domaine de la famille Moueix en 2015. Ludovic voulait donc aller à Trotanoy ou à Hosanna, histoire de voir (et boire) autre chose. Mais ces deux châteaux ne sont pas ouverts au public. Il nous a donc été proposé de (re)venir à Lafleur-Pétrus pour déguster ... les trois !
Comme vous le voyez sur cette carte, Lafleur-Petrus est issu de trois parcelles situés dans plusieurs endroits de l'appellation, et pas les pires. Sachant que la parcelle d'origine était LFP1, située entre Lafleur et Petrus. D'où le nom ;-) Hosanna est juste en dessous de Lafleur. Et Trotanoy, plus à l'est, pratique la la mixité : pour moitié des graves reposant sur de l’argile, pour moitié des argiles noires profondes – sur un lit de crasse de fer. Cela donne le vin le plus puissant des trois. C'est pour cela qu'il sera servi à la fin.
Notre guide nous a refait une visite du chai/cuvier. Mais je ne vais pas me répéter. Pour tout savoir sur Lafleur-Petrus, c'est ICI.
Place à la dégustation !
Hosanna 2018
La robe est grenat sombre translucide. Le nez est fin, mûr, subtil, très légèrement boisé sur la framboise et les épices douces. La bouche est ample, aérienne, fraîche, avec une texture soyeuse finement poudreuse et un fruit classieux légèrement patiné. La finale est plus concentrée mais souple, avec une fine mâche savoureuse sur la framboise confite, la ronce et tabac, se prolongeant sur un subtil toasté.
La Fleur Petrus 2018
La robe est très proche. Le nez est plus discret, plus profond aussi, mêlant un fruit plus sombre et confit à un boisé fin et élégant. . La bouche est élancée, tendue, avec une matière soyeuse plus dense que le vin précédent, mais également plus sensuelle. La finale prolonge la tension sans à-coup, avec une matière veloutée, profonde, charnelle, totalement irrésistible, sur les fruits rouges, la ronce et le tabac.
Trotanoy 2018
La robe est un peu plus concentrée. Le nez est plus expressif, plus frais, sur fruits rouges confits, la fumée et le pain grillé. La bouche est plus ample, plus enrobante, plus charnue, sur les fruits bien mûrs équilibrés par une fraîcheur aromatique diffuse. La finale est puissante, riche, généreuse, avec des tanins plus marqués mais bien fondus, dominé par notes toastées et épicées.
Je pense que ça peut se lire en pointillé dans mes commentaires : mon préféré du jour est Lafleur-Petrus, plus concentré que Hosanna tout en gardant de l'élégance, mais moins "rentre-dedans" que Trotanoy. Mais je crois que pas mal ont préféré ce dernier.
Photo prise le matin. Car lors de notre visite, c'était pluie et grisaille...