Qui c'est le plus fort, évidemment c'est le Verre (Galant) !
L'amitié se voudrait éternelle, ou presque. Hélas, pour l'avoir souvent vécu - j'ai déménagé une vingtaine de fois dans ma vie - je sais que le proverbe "loin des yeux, loin du coeur" se vérifie très souvent. Même si Facebook nous met virtuellement en contact quasi quotidiennement, c'est tout de même bon de se revoir EN VRAI de temps en temps. D'où mon étape à Saint-Etienne pour passer une soirée avec Jean et Frédéric (pour un rappel de l'épisode précédent, c'est ICI). Nous nous retrouvons comme la première fois au Verre galant. Si ce n'est qu'entre temps, Jean-Jacques a mis les petits plats dans les grands : il a embauché un vrai chef cuisinier, installé une cuisine de pro et aménagé une grande salle (bon, ça, vous le sauriez si vous lisiez le blog de Fred à qui j'ai emprunté la photo ci-dessus).
Histoire de rappeler le bon temps, une assiette de charcuterie des plus européennes : boeuf des Grisons, Chorizo, Pancetta. Pas très locavore, JJ... Bon, le vin qui les accompagne est THE symbole du vin français. Ca rattrappe ;-)
Pour fêter nos retrouvailles, j'ai amené un Champagne Zéro de Tarlant. Normalement, cette cuvée est plutôt située dans l'entrée de gamme du producteur. Si ce n'est que cette bouteille a été dégorgée en 2011 après avoir reposé 4 ans sur lattes. Du coup, elle pourrait passer pour une cuvée beaucoup plus onéreuse : la couleur est d'un or intense, parsemée de fines bulles. Le nez est riche et complexe, sur des notes de brioche toastée, de pralin, de mousseron, de citron confit. La bouche a gardé la tension et le peps de sa jeunesse (vin non dosé) tout en prenant de belles rondeurs et de la vinosité. Et puis une palette aromatique des plus variées et plaisantes. La finale est riche tout en restant parfaitement sèche. Bref, on se régale !
Alors que mes amis prennent des rillettes, je pars sur des champignons à la grecque. Je ne le regrette pas car ils sont délicieux. LE chef a mis une ribambelle d'épices/aromates dans le plat, et on les découvre au fur et à mesure. Un vrai feu d'artifices gustatif !
Nous accompagnons les entrées avec un Cheverny les Carteries 2014 de Christian Venier (Sauvignon gris, Chardonnay). Le nez est entre la poire et le coing, légèrement épicé. La bouche est fraîche, limpide, évidente, d'une grande buvabilité. Tu en boirais des seaux. Et en même temps, tu sens qu'il y a du fond. Cela vaudrait le coup d'en garder quelques bouteille pour voir son évolution. Mais je pense que ça peut être vraiment extra.
Nous prenons tous du porc confit en parmentier, et nous avons bien raison : la viande est fondante à souhait, avec une purée goûteuse et une salade de pousses de betterave qui appore de la fraîcheur.
Pour ne pas mourir de soif, nous commandons une bouteille de Joli-coeur 2014, l'un des derniers nés du domaine Zélige-Caravent. Principalement du Carignan qui aurait dû être assemblé dans une autre cuvée. Mais il était tellement bon qu'il a été décidé de l'embouteiller ainsi. Un vin pulpeux d'un fruit et d'une gourmandise assez irrésistible, tendu et rafraîchi par une fine acidité volatile.
La bouteille s'étant vidée rapidement, j'apporte une bouteille que j'avais ouverte la veille pour le boulot : un Nuit grave 2014 du Mas des Chimères. Il a bien supporté le voyage et l'aération. Le nez est toujours entre fruits noirs, tabac et encens. Sa bouche est ronde et soyeuse, de belle intensité, avec une finale épicée et expressive. Y a bon :
Nous finissons pas une interprétation personnelle du chef de l'Eton Mess.
Normalement, ça ressemble plutôt à ça :
Mais c'était bon, hein : le crumble était croustillant, les fraises avaient du goût, et le mascarpone crémeux à souhait.
Allez une dernière bouteille : une vendange tardive de Syrah et de Mourvèdre du Domaine Belles Pierres. Monica était l'épouse de Damien Coste, trop tôt décédée. De la liqueur de fruit noirs avec moins de sucre et d'alcool, et surtout plus d'épices et de fraîcheur, et des notes résineuses/balsamiques (ciste, eucalyptus).
Nous avons terminé la soirée avec une eau de vie de Reine-Claude de Laurent Cazottes offerte par la maison. Nous pouvions nous le permettre : nous sommes rentrés à pied à la maison située à moins d'un kilomètre !
Merci à Jean-Jacques pour l'accueil et à Arnaud Perrin pour la cuisine !