Une journée au Festival du livre culinaire
Jeudi dernier, je suis donc allé à Paris pour participer au Festival du livre culinaire, histoire de faire le "Service après-vente" de mon livre Crus Classés du Médoc. Lorsque je suis arrivé vers 10h45, j'ai eu un peu de mal à trouver l'entrée des artistes. Je suis passé d'un(e) hôte(sse) à un(e) autre, expliquant à chaque fois que j'étais auteur, blablablah... Ca s'est solutionné en appelant mon ami Pierre qui m'a amené un badge Sud-Ouest.
Nous avions quartier libre pour le reste de la matinée, aussi somme nous allés participer au Pentathlon du vin organisé par le Baco Club de Buenos Aires. Les animateurs ont une vision très ludique du vin, avec un côté doucement fêlé que j'adore. Ca me donne des idées pour les cours de vins que j'anime ;o)
Ah oui, je précise que les photos ont toutes été prises avec mon téléphone. Cela explique leur qualité assez médiocre. Il y avait donc 5 épreuves.
La première n'en était pas vraiment une puisqu'elle consistait à boire 6 vins et à choisir ses deux préférés. Il était conseillé de bien prendre des notes sur chacun, car nous allions les regoûter en fin de parcours. Et il fallait retrouver les deux que nous avions préférés (avec des numéros différents, évidemment).
La deuxième épreuve consistait à sentir les vins contenus dans les verres noirs et à trouver s'ils étaient blancs ou rouge (là, j'ai tout trouvé assez facilement).
Là, rien d'oenologique : il fallait tirer une carte. Si tu tirais un roi, tu gagnais un cadeau. J'étais le premier à tirer : gagné ! Mais le suivant a gagné aussi, et le suivant... Je me demande s'il n'y avait pas que des rois. Le cadeau, c'était un tire-bouchon de bonne qualité.
Là, par contre, une vraie épreuve : sur ces trois bouteilles, il y en avait deux identiques. Il fallait les reconnaître. Ce que j'ai réussi sans trop de difficulté.
Avant-dernière épreuve : découvrir le vin 100 % Malbec parmi ces trois bouteilles. J'ai hésité entre deux. Pensant que c'était un Malbec "nouveau monde", j'ai choisi le moins tannique. En fait, il s'agissait d'un Malbec français. Et donc à la finale très virile. Pierre, lui, ne s'est pas fait avoir.
Et enfin, il fallait retrouver les deux préférés de la première épreuve. J'en ai retrouvé un sur les deux. Et 4 sur les 6 présentés.
Nous avons discuté avec la co-responsable du Club à qui nous avons montré notre livre, exposé sur le stand. Nous les avons tous invités à venir à notre dégustation de 17h15. Invitation acceptée.
Nous passons ensuite du temps à observer comment se passe justement les conférences-dégustations. En fait, c'est un peu la cata : les gens viennent boire les vins qui sont servis durant celles-ci, puis s'éloignent pour discuter entre eux, sans se soucier de que raconte le conférencier à son interviewer. En fait, c'est ni plus ni moins un bar ouvert à tous. Tout juste si les buveurs ne demandent pas à l'intervenant de ne pas parler moins fort, car on ne s'entend plus. Il y en a même qui sont assis à une table avec leur ordinateurs portables (ou I Pad) et qui causent business, en sirotant un verre de vin. Sans parler qu'il n' y a aucun crachoir de prévu, ce qui est carrément hallucinant !
Michel Chasseuil et Robert Camuto
Pierre décide de prendre le taureau par les cornes : nous ferons notre dégustation sur le stand de notre éditeur, avec nos règles, des crachoirs, et des gens qui seront prêts à écouter ce que nous avons à dire. Nous réussissons à récupérer pour celle-ci le sommelier, Jean-Michel Deluc, et l'animateur Robert Camuto. Et puis les verres et des crachoirs. Youpi !
Mais nous n'en sommes pas encore là : il n'est que midi, et la faim se se fait sentir : c'est assez rare pour être souligné : les repas sont entièrement gratuits. Deux thèmes au choix : l'Italie ou la Malaisie. On choisit la Malaisie, car on a moins l'occasion de manger malais qu'italien ;o) C'est le maître de la cuisine malaise himself qui dirige les opérations. Il est considéré dans son pays comme un dieu vivant.
Il y avait un nombre de plats assez impressionnant, dont le point commun est d'être relevé (sans toutefois trop "arracher" ). Mais l'attraction de la "salle malaise", c'était les danseurs, absolument infatigables, se mouvant au gré d'une musique funky à la sauce asiatique.
Toute la journée, il y avait aussi des démonstrations de chefs cuisiniers du monde entier, avec au final une séance dédicace de leur dernier livre. Il y a eu ainsi Michel Portos, du Saint-James, et puis Alain Passard, de l'Arpège.
J'ai trouvé son approche de la cuisson des légumes intéressante. Ca donne des idées.
Il prenait vraiment son temps pour dédicacer, accordant plusieurs minutes à son interlocuteur(rice). C'est sûr qu'il ne valait mieux pas qu'il y ait 300 personnes qui attendent. Mais j'ai trouvé cela vraiment bien de sa part.
A noter aussi que les tableaux accrochés au mur sont des oeuvres d'Alain Passard, illustrant son livre de recettes. Une approche originale, jamais vu jusqu'à aujourd'hui. Ci-dessus "Rhubarbe et fraises à l'orange, pralines d'amandines".
Le stand Sud-Ouest (et JP Thévenin)
J'ai eu également le temps de faire le tour des stands des différents éditeurs. Mon gros coup de coeur de la journée, ce sont les éditions menu-fretin. Pas pour leur livre sur Michelin qui devrait faire du bruit dans les prochains jours, mais pour leur collection Menu Festin qui réinvente le livre de cuisine. Je ferai un billet rien que sur eux, car ils le valent bien !
Vient enfin le moment attendu de la dégustation. Les vins ont été légèrement rafraîchis dehors sous la surveillance d'un vigile (grrrr.... touche pas !). Jean-Michel Deluc et Robert Camuto sont là.
Et puis un public pour le moins international.
Jean-Michel Deluc et Pierre
Tout se fait en anglais pour que tout le monde comprenne. Un exercice pas forcément évident. Mais vu qu'il y a plusieurs parfaits bilingues, on y arrive ;o) Ca s'est bien passé. On a dû faire la seule conférence de la journée où le public était attentif, échangeait avec nous. Nous avons remonté la D2 le verre à la main, parlant de chaque château que nous dégustions. Vraiment sympa. Je vais faire un billet à part sur la dégustation elle-même. Sachez que c'est le Lynch-Bages 2001 qui s'est goûté le mieux ce jour.
L'ambiance était très sympa sur le stand : à 30 cm de moi, il y avait Ariane Daguin, d'une joyeuse humeur très communicative, qui faisait une séance de dédicace.
Les échanges ont duré jusqu'à 19 h, heure à laquelle j'ai dû partir pour avoir mon train. Pierre a poursuivi la soirée aux Folies Bergères où il est monté sur scène pour recevoir le prix évoqué précédemment.