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A boire et à manger
5 décembre 2017

Un repas autour des vins du Jura

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Un week-end Juratour, même s'il se passe en Beaujolais, ne peut pas se concevoir sans une soirée consacré aux vins jurassien, accompagné comme il se doit du PVJM (entendez : poulet au vin jaune et morilles). C'est Tophe qui se charge de sa préparation : visiteur de passage, ne regarde surtout pas la grosse pile de pots de crème fraîche (et pas des petits modèles) qu'il s'apprête à verser dans la cocotte. Tu risques de faire une attaque... (la quantité de morilles séchées est hallucinante aussi, mais tu ne prends pas 3 kg en les regardant). Pour l'apéro, Tophe nous sert un vin à l'aveugle un vin blanc sec : c'est légèrement oxydé, plat, sans aucun intérêt. Mais pourquoi nous sert-il ça ? Eh bien c'est pour nous faire découvir le Saint-Victorien. Un best-seller dans le Jura. Vendu entre 3 et 4 €, ce vin provenant de différent pays européens est utilisée par la ménagère pour faire sa cuisine (mais probable que certain·e·s en boivent aussi... )

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Allez, on démarre avec un tartare de saumon, accommodé de pas mal d'herbes, d'un peu de poivre de Timut, du jus de citron, du Tabasco vert... J'ai tout le détail car j'ai vu Chris d'U le préparer en live... 

Forcément, un vin blanc pour l'accompagner (servi comme tous à l'aveugle) :

La robe est dorée. Le nez sent la pomme chaude et les agrumes, avec une légère touche fumée. La bouche est tendue par une fine acidité qui traverse le vin de part en part. Elle est enrobée d'une matière ronde, élégante, fraîche, dont la maturité contraste avec l'acicité. La finale est assez puissante, avec un toucher crayeux et des notes salines, et puis un peu de grillé pour finir. Dès le départ, je pense aux Savagnin Marnes bleues de Ganevat. D'autres partent ailleurs. Je persiste dans mon idée. Et c'est ça : Côtes du Jura Marnes bleues 2008, domaine Ganevat

Puis une paire de vins blancs 

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La robe est dorée. Le nez a une réduction grillée assez "cochienne.  La bouche est fraîche, nette, aérienne, bien tendue. Incisive, même. La finale est franche, intense, avec une touche fumée. J'aime beaucoup !

La robe est proche. Le nez évoque les fruits blancs mûrs; avec une touche beurrée. La bouche est ample, élégante, toute en finesse. La finale dévoile  une belle mâche aux accents citronnés (juste ce q'il faut). C'est très bien aussi :-)

C'est la même parcelle sur le même millésime. La première est vinifié par Julien Labet (sans soufre). La seconde par son père

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Eric G nous a préparé une entrée chaude digne d'un restaurant  : une tartelette feuilletée à la morteau, fondue de poireau et oeuf poché. Quand on perce ce dernier, ça donne ça.

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Et c'est magniquement bon !

Arrive dans un premier temps un vin tout seul, avec une robe tuilée/cuivrée. Le nez est très fin, sur des notes d'écorce d'agrume, d'épices, de fleurs séchées, de grillé. La bouche est ample, fine, soyeuse, très aérienne. Une sorte de "rêve éveillé". La finale est nette sans être dure, mais pas très longue, sur les épices. J'ai déjà bu un vin qui lui ressemblait beaucoup : un vieil Arbois de Camille Loye. That's it : Arbois Saint-Paul 1985 de Camille Loye.

Puis vient une triplette de rouges. 

Le premier a une robe rouge vermillon un peu évoluée. Le nez est subtil, sur la rose, la violette, la framboise... La bouche est sphérique, avec une matière délicate d'une grande élégance et un fruit pur, d'une totale évidence. C'est LA classe (Jo aurait-il encore frappé ?). La finale poursuit dans la même veine, toute en finesse, sur la rose et les épices. Une petite merveille ! Mais qu'est-ce donc ? Trousseau Cuvée des Géologues 2009 de Lucien Aviet. J'avais déjà bu plusieurs fois des vins de ce producteur, mais jamais à ce niveau !

Le second a une robe grenat assez évoluée. Le nez donne l'impression d'entrer chez un antiquaire, avec plein de vieux meubles cirés, et quelques fruits compotés posés dessus. La bouche me paraît toute en vrac, sans tension, avec des tannins qui ressortent méchamment. La finale est rapeuse. Bof... J'ose espérer que la bouteille avait un souci... C'était un Trousseau les Grands vergers 2009 de Michel Gahier. 

Le troisième a une robe grenat. Le nez évoque l'eau de vie de cerise (avec ce goût de noyau), le cuir et les épices. En bouche, vous êtes impacté dès l'attaque par l'énergie de ce vin qui se révèle ensuite élégant, avec une matière soyeuse, mûre, pleine de fraîcheur. Cette dernière s'intensifie encore en finale, donnant l'impression que le vin est le plus jeune des trois. Alors qu'ils sont tous du même millésime : Trousseau Plein Sud 2009 de JF Ganevat.  

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 Arrive le chef d'œuvre de Tophe : le PVJM !

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Il est servi avec des Spätzle

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Arrive une première triplette de vins jaunes...

Le premier a une robe dorée, un nez plutôt fermé, sur des notes d'agrume confit et une touche de fumée. La bouche est longiligne, avec une très belle tension et une matière élégante, d'une douceur caressante. La finale crayeuse/citronnée paraît presque brutale, par contraste. On aurait aimé une fin plus douce et harmonieuse. Mais c'est très bon quand même ! C'est un Côtes du Jura "cuvée spéciale" 1999 de Philippe Butin

Le second a une robe d'un doré nettement plus intense. Le nez aussi : morille, croûte de comté, café, caramel... Une recette à lui tout seul ! La bouche est plus tendue, avec une fine acidité traçante. La matière est ample, aérienne, toute aussi douce que le vin précédent. La finale est très intense (mais sans la moindre dureté), alliant puissance et complexité aromatiques. Superbe ! C'est un Côtes du Jura 1999 de François Mossu

Le troisième a une robe proche du second. Un nez tout aussi intense, avec également de la morille et du comté, mais un peu de celéri branche (ou livèche) qui apporte un côté végétal/épicé. La bouche a la même dynamique traçante, mais avec une matière plus dense, séveuse. La finale est pleine d'énergie, soutenue par une légère mâche et une large  palette aromatique épicée .Très joli ! C'est un Côtes du Jura 1999 du Château d'Arlay

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Puis, avec les fromages, une nouvelle triplette :

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Le premier a une robe cuivrée intense. Le nez très complexe évoque les fruits secs, le curry, la noisette grillée, la mirabelle, le café.... La bouche est ample, riche, harmonieuse, d'une grande intensité aromatique. LE vin jaune à point. La finale est fraîche, avec une acidité qui apporte du peps. À la découverte de l'étiquette, je me rends compte que c'est la troisième bouteille que je bois de ce vin depuis août dernier, puisqu'il s'agit du Château d'Arlay 1982 !

Le deuxième a une robe dorée. Le nez est nettement plus en retrait. La bouche est par contre plus ample, plus aérienne, avec une acidité plus marquée. Mais aromatiquement, c'est assez pauvre à côté des vins précédents. La finale n'a rien de glorieuse. C'est pas mauvais, on va dire. C'est le Château Chalon Catherine de Rye 1982 de Henri Maire que j'ai apporté. Je l'avais beaucoup mieux goûté il y a un an. Mais il était alors le seul vin jaune de la soirée, et ça change tout !

Le troisième a une robe orange trouble (ça fait un peu "vin nature moderne" Le nez est fin, aérien, sur  la croûte de pain chaud, le comté, le curry.... La bouche est très ample, avec une grande tension (sans que l'acidité ne saille) et une matière douce, caressante, apaisante oserai-je écrire. La finale est intense, avec une sacrée droiture. Il en a encore dans le bide, ce vieux jaune! C'est un Château Chalon 1966 (!) d'Henri  Bouvret.

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Nous passons ensuite aux deux desserts préparés par Patricia

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Un crumble aux pommes, poires et fruits secs

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et une tarte au citron

Avec deux vins doux ... et un alcool

Le premier  a une robe cuivrée. Le nez est riche, évoquant le miel, la dattes, les figues... La bouche est étonnamment vive, tendue, avec une matière très concentrée, certes sucrée, mais très digeste La finale est nette, fraîche, avec du peps. C'est un vin de paille 2011 de Marie Pierre Chevassu.

Le second a une robe acajou sombre. Le nez est marqué par le caramel, la banane séchée ... et le rhum qui va avec. La bouche est opulente, très onctueuse, avec heureusement de l'acidité et de la tension pour contrebalancer (mais à peine). La finale est très riche, évoquant un PX, sur la datte, le caramel, le café...  C'est un  PMG de Stéphane Tissot 2005. (vin de paille qui n'a pas l'appellation car pas assez riche en alcool).

Le vieil Armagnac 1966 de Sempé était très bon, sur les fruis secs, les épices, les agrumes confits. La bouche était d'une grande douceur, avec un alcool des plus discrets. On en aurait bu plus que de raison... 

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Merci à toute la bande pour ce moment d'exception!

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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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