750 grammes
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A boire et à manger
18 novembre 2017

Encore une belle descente en cave....

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Chez Jean-Loup, il y a la réunion de printemps qui se passe dans le jardin pour profiter des premiers rayons du soleil, et celle d'automne qui se passe dans la cave. La printanière est plutôt thématique (l'année dernière, les Saint-Julien ;: il y a deux ans, Sancerre ) alors que l'automnale est plus éclectique. Il faut vraiment s'attendre à tout, car Jean-Loup apprécie autant les "vins de peu" que les grandes étiquettes. Evidemment, tout est servi à l'aveugle, et même en carafe, histoire de ne pas être influence par l'étiquette ... et la forme de la bouteille. 

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Dans les deux cas, les vins sont accompagnés par la cuisine généréuse de Nicole, toujours à propos avec les vins. Pour une fois, nous n"avons pas commencé par les galettes de pomme de terre, grande spécialité berrichonne, car Jean-Loup n'a pas démarré par une bulle, mais par un blanc sec. Ce sont donc des rillettes de sardine qui ouvrent le bal culinaire. 

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Le vin n°1 a une robe dorée, un nez élégant sur le citron confit, la poire au sirop, et des notes minérales de pierre humide. La bouche est  élancée, avec une matière aussi élégante que le nez et une fine acidité qui apporte de la tension. La finale est nette, assez intense, tout en gardant ce charme discret qui n'en fait pas trop. Je pars sur un Anjou de Loire issu du Chenin, genre Savennières.  Géographiquement, je ne suis pas très loin, car nous sommes bien en Loire, pas très loin de l'Anjou. Mais un peu plus à l'ouest. C'est un Muscadet Sèvre et Maine cuvée L d’Or  2007 du domaine Pierre Luneau-Papin. Caramba : on avait pourtant un indice sous les yeux avec les rillettes de sardine de Nicole, plus logiques avec un Muscadet qu'avec un Savennières. Le vin est d'ailleurs un peu écrasé par les rillettes, car celles-ci étaient prévues pour un vin plus énergique et vif. Des rillettes de saumon ou de brochet auraient sûrement mieux convenu à ce vin plutôt délicat (mais Nicole ne pouvait pas se douter...). 

On parlait de saumon... en voilà ! 

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Il est ici grillé et  accompagné d'une purée de potiron/topinambours. Jean-Loup a hésité à nous servir le vin n°2 car il ne ressemble à ce qu'il aurait dû être : la robe esr d'un or plus intense que le précédent. Le nez fait très évolué, avec des notes d'encaustique assez marquées, mais aussi de fruits secs. Par contre, la bouche est pas mal du tout : de belle ampleur, avec une tension traçante, une matière douce, enrobante, marquée par le coing  confit et encore l'encaustique. Ce serait-t-y pas une Coulée de Serrant ? On n'en est pas très loin. C''est un Anjou Bonnes Blanches 2008 de René Mosse. Pas plus surpris que ça. J'ai déjà eu des soucis avec cette cuvée de ce producteur... 

En remplacement arrive le vin n°3 : encore une robe dorée (un peu moins, peut-être). Le nez est complexe et plutôt vif sur le citron confit, le coing, la poire. Arrivent avec l'aération des notes "vertes" de gentiane. La bouche est très élancée, tendue comme un arc avec une matière limpide, minérale, très jus de caillou. La finale dévoile une mâche crayeuse dominée par l'agrume confit. Beaucoup partent en Touraine. Vivien cite même le producteur. C'est un Vouvray Les argiles 2011 de François Chidaine. Déjà très bien, mais sans doute encore meilleur dans cinq ans. 

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Nous continuons avec une lotte au curry et lait de coco.  Elle accompagne avec bonheur le vin n° 4 : la robe est entre l'or intense et le cuivre. Le nez fait très mûr, entre mirabelle, mangue  et pomme caramélisée, le tout souligné par de belles notes fumées. Rien qu'au nez, c'est du bonheur. La bouche est toute en rondeur , caressante, sensuelle, tendue par un fil invisible,car on on ne perçoit pas l'acidité en tant que telle. La longue finale est d'une grande intensité, marquée par ces notes fumées. Superbe ! L'aromatique a guidé certains vers le plus grand terroir volcanique de France. C'est un Clos Saint Urbain Pinot Gris 2004 Grand Cru Rangen de Thann de Zind-Humbrecht. À noter qu'il a taux d'alcool de 16 % !!! On sent que c'est riche... mais pas à ce point. 

Nous terminons la série des blancs ... avec du boudin blanc ! Cela faisait une éternité que je n'en avais pas mangé ... Et c'est délicieux ! Lorsqu'elle ne cuisine pas elle-même, Nicole sait où s'approvisionner ;-)

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Le vin n°5 a une robe dorée. Le nez est exubérant sur des notes pâtissières, la noisette grillée, la vanille...La bouche est ronde, riche, avec une matière (un peu trop ?) généreuse, très (trop ?) intense aromatiquement. Ça envoie clairement du lourd ... et ça s'amplifie encore en finale sur du vanillé/toasté/beurré... Oufti. Là, il n'y a aucun doute sur l'origine de la chose : Chardo bourguignon. Après...  Meursault?... Pas très loin : Puligny-Montrachet 1er Cru les Perrières 2005 de Louis Carillon. Pas trop mon truc, même si aucun doute que ça peut plaire. 

Nous passons aux vins rouges. Nicole nous amène des feuilletés aux champignons de Paris, cèpes et échalotes. C'est absolument délicieux et permet de me remettre en place après l'émotion Carillon...  

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Le vin n°6 est sans nul doute aussi bourguignon, mais la Bourgogne que j'aime : la robe est rubis/grenat translucide. Le nez est splendide, presque plus proche d'un grand parfum que d'un vin : fruits rouges confits, fleurs, tabac blond, pain grillé... La bouche est ronde, ample, avec une matière soyeuse et un fruit intense, une petite touche de rafle. Le tout est d'une grande précision, parfaitement équilibré. Ça manque encore un peu de complexité à ce stade : on rêve de le regoûter dans une dizaine d'années, car il devrait être grand. Sa jeunesse (relative) se sent dans la finale mâchue, épicée,  où l'élevage se ressent encore un peu. Pas surpris d'apprendre que c'est un Vosne Romanée 1er Cru les Beaux Monts 2009 de Michel Noëllat. 

 Les deux rouges suivants seront accompagnés par un classique de la maison : la terrine de porc, veau et canard aux olives.

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Le vin n° 7 a une robe proche du précédent, juste un peu plus sombre. Le nez est très beau là aussi, d'une grande complexité : fruits rouges, encens, viandox, épices, orange sanguine...  Par contre, contrairement à la majorité des commensaux, je trouve que la bouche n'est pas en place : elle me paraît dissociée, avec des amers marqués. Je n'ai pas de plaisir. Il revient un peu plus en finale, avec les fruits rouges confits, l'orange et les épices qui reviennent. Après une bouchée de terrine, ça passe beaucoup mieux : le vin  gagne en harmonie, mais ce n'est tout de même pas le grand bonheur. Etant donné le profil aromatique, pas de surprise, c'est un vin signé Emmanuel Reynaud : Châteauneuf du Pape Pignan 2005.

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Le vin n° 8 a une robe grenat sombre. Le nez est fin, profond, sur les fruits noirs confits, des épices, le tout rafraîchi par des notes de menthol. On retrouve en bouche ce mélange de maturité poussée et de fraîcheur, avec plutôt une belle tension. Par contre, les tannins ne sont pas encore très bien fondus. Ce n'est pas des plus agréables. Là encore, la terrine fait des miracles (Nicole devrait la commercialiser auprès des vignerons). Le vin gagne alors en harmonie. La finale fraîche, intense, me plaît plutôt bien. Mais globalement, ce n'est pas un coup de coeur. C'est le Côtes du Roussillon la Muntada 2008 de Gérard Gauby.

Avec le rouge suivant, Nicole nous sert un Boeuf à la méridionale (poivrons, aubergine). L'accord est d'une totale évidence !

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Le vin n° 9 a une robe grenat bien sombre, à peine translucide. Le nez est généreux et complexe, sur les fruits noirs sauvages, le cèdre, le genèvrier, avec une petite touche animale (cuir). La bouche est ronde, ample, déployant une matière dense, mûre, aux tannins pas totalement fondus. Ceux-ci montrent encore plus leurs muscles en finale. Un peu trop pour mon palais de fillette. Bien, mais pas mon truc... Pas trop surpris d'apprendre que c'est un Bandol 2007 du Château Pradeaux (dont je n'ai jamais trop apprécié la production).

La bulle que nous n'avons pas eu au début du repas arrive avec les fromages : du comté de 12 mois et des copeaux de parmesan.

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Le vin n° 10 a une robe dorée avec de très fines bulles. Le nez est complexe, sur la noisette grillée, les agrumes, la pomme chaude... La bouche est vive, intense, d'une impressionnante densité, et ça trace joliment sans que ce soit sévère/austère. Les bulles sont très discrètes, et ce n'est pas pour me déplaire. La très persistante finale est superbe, avec de la mâche et de la vinosité, et des notes fruitées/fumées. Superbe. C'est (sans trop de surprise) le Champagne Blanc de Noirs Grand Cru d'Egly Ouriet (66 mois de cave, dégorgement janvier 2015).

Snif, nous arrivons déjà au dessert (un surprenant et délicieux crumble à l'ananas et amandes) et la dernière bouteille. 

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Le vin n° 11  a une robe d'un or intense légèrement évoluée. Le nez sur la truffe (blanche  et noire), la liqueur d'orange, l'ananas... est absolument splendide. On le snifferait des heures durant... La bouche est élancée, pure, avec une matière douce, sensuelle, très fraîche. La grande classe. La finale est nette, avec une explosion d'arômes (ananas, truffe, épices). Magnifique ! Certains  d'entre nous étaient partis sur Vouvray. Florian avait vu juste en suggérant Jurançon : c'est la cuvée de Marie-Kattalin 2004 du domaine de Souch. (vous savez, la mamie adorable de Mondovino ?). 

Ce bouquet final annonce l'arrêt momentané des hostilités. Nous reprendrons avec plaisir au printemps prochain. Merci à Nicole et Jean-Loup pour ce grand moment de gastronomie !

Commentaires
M
Il est vrai que tu as toujours une bonne "descente" ! Quel splendide repas...
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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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