Les vins du Mas de mon père : un hymne à la liberté !
Je n'ai jamais rencontré Frédéric Palacios, je n'ai bu en tout et pour tout que trois de ses vins. Et pourtant, j'ai presque le sentiment de le connaître intimement, de partager totalement sa philosophie. Il est devenu en l'espace de quelques verres, mon frère.
Première rencontre avec Partez pour le rêve 2009 (Merlot, Cabernet Franc et Cabernet Sauvignon). Pas forcément le vin le plus accessible, car c'est du lourd. Noir et opaque comme de l'encre. Par contre, le nez délivre des notes explosives de fruits bien mûrs et d'épices. En bouche, la densité et le richesse de la matière sont impressionnantes, mais miracle, ce n'est pas lourd, ce n'est pas dur. Uniquement généreux.
Un vin qu'on imagine parfaitement avec une cuisine du Sud-Ouest, toute aussi généreuse. Un confit de canard, par exemple.
Au moment où j'ouvrais ma bouteille de M comme je suis 2010 (100 % Merlot), je m'attendais à retrouver un vin du même acabit. Il s'avère très différent. Le nez est plus vif qu'opulent, plus marqué par le fruit rouge que noir, avec une touche un peu lactique. La bouche est plus fluide, plus élancée, avec une matière fruitée, juteuse, et une grande fraîcheur soulignée par des notes salines et ferreuses (voui, encore cette maudite minéralité qui énerve certains...). C'est loin d'être un grand vin. C'est pas d'une complexité ahurissante. Mais mon dieu, p... que c'est bon !!! Le prototype du vin jouissif !
Troisième acte : l'insolite 2010 (100 % Malbec). Retour aux fruits noirs, avec une petite touche lactique, là aussi, mais aussi de la violette et des épices. La bouche est ronde, ample, avec une matière veloutée, charnue (ou charnelle ?) et toujours cette "jutosité" indécente. La finale est plus marquée par le calcaire, avec une mâche salivante, gourmande. Je me prends à rêver de faire une soirée Malbec avec ce vin, un Côte à Côte de Noëlla Morantin (découvert chez l'ami Chinbourg), 2-3 Cahors, et puis tant qu'à faire quelques argentins. Ce qui est certain, c'est qu'il n'arriverait pas à la dernière place, car son équilibre frôle la perfection, ce qui n'est pas évident avec ce cépage (sans parler que je découvre sur l'étiquette que le bébé pèse tout de même 14.5°).
Certains ont pu décrire une trame commune entre les différents vins de Frédéric Palacios, attribuée au terroir. Il est là, sans aucun doute, d'autant que Frédéric Palacios fait tout pour le mettre en valeur. Mais j'ai envie d'y voir avant tout une liberté totale, hors de tout carcan oenologique, et une générosité pas croyable. Ces vins, c'est de l'amour en bouteille !
Tout ça me fait penser à un article très récent d'une autre vigneronne qui a reçu il y a quelques jours un appel ému d'une personne qui a bu l'un de ses vins. Elle écrivait : "on touche là au but ultime de notre travail, donner un instant particulier à une personne que l’on ne connait pas mais qui va, à travers cette boisson magique qu’est le vin, ressentir un terroir, un travail, une philosophie." Eh bien voilà, elle a a tout dit. Le plus drôle dans l'histoire, c'est que que la première personne qui m'a dit "il faut goûter les vins de Frédéric Palacios", c'est précisément cette vigneronne... Je t'embrasse, Corinne !
Frédéric Palacios
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