Un dimanche midi en compagnie d'un lecteur (photos repas)
Il y a un peu moins d'un mois, Jean-François est arrivé sur mon blog en cherchant des renseignements sur la tomate noire de Crimée. Il m'a envoyé un message pour dire qu'il appréciait le site. Et nous avons échangé quelques mails. Il se trouve qu'il habite à Périgueux, à moins d'une heure de la maison. Je lui ai donc proposé de passer manger un dimanche pour que l'on fasse connaissance. Ce fut hier.
On démarre avec un Brut Tradition de Jacky Blot (Montlouis, chenin) qu'a amené Jean-François. Il accompagne des gougères à la mimolette extra-vielle & noisettes grillées. Un robe jaune pâle finement pétillante. Un nez minéral sur la coquille d'huître et l'ardoise mouillée. Une bouche ronde et fraîche, avec des bulles picotantes qui agacent agréablement la langue, et une amertume typique du cépage qui va crescendo, associée à une légère astringence en finale. Au vu d'expériences passées avec cette cuvée, plutôt une bonne surprise.
Nous avons continué avec un tartare de boeuf à la truffe blanche, roquette et parmesan avec un Château Tirecul la Gravière sec 2002.
La robe est un peu plus intense que le vin précédent mais ne montre que peu de signes d'évolution. Le nez est complexe, mariant les notes d'écorce d'agrume, de craie, de sous-bois et d'épices grillés. La bouche est ample, élancée, avec une acidité tranchante qui équilibre la matière riche, presque grasse. La finale se conclue sur des notes ostréiculo-champignonesques.
Le plat qui suit est peut-être le plus barré de mon existence, même si ça ne se voit pas sur la photo. Je ne sais même pas comment l'intituler, si ce n'est le rôti de boeuf du dimanche revisité. Vu que la recette est sortie de mon tortueux cerveau, je n'aurais pas dû être plus surpris que cela. Et bien j'ai pris une grosse claque comme ça ne m'est arrivé que quelques fois dans un 3*. On en reparle dans quelques jours...
Avec ce plat, un vin que je n'avais pas goûté depuis un bon bout de temps : Château d'Aiguilhe 2003. Une robe pourpre et opaque. Un nez très expressif sur la crème de mûre finement épicée et le cacao, une bouche ronde, douce, veloutée, avec un fruit intense et frais, sans aucun signe de surmaturité comme aurait pu le laisser craindre le millésime. La finale n'est pas très longue, mais finit en douceur, sans dureté ni sécheresse. Un très beau 2003.
Un Selles-sur-Cher
(vi, avec le rouge... en fait, ça allait bien)
Le dessert est à peu près aussi barré que le plat précédent, d'où la même difficulté de lui trouver un nom. Appelons cela : variation thermique et structurelle de la banane et du kumbawa. Et non, il n'y avait pas de vin pour l'accompagner. Jean-François avait déjà largement dépassé la limite autorisée de jaja. Fô pas trop charger la mule dordognote...
Nous avons passé 5 heures à discuter, et ce fut vraiment très sympa. S'il fallait prouver encore qu'Internet n'est pas si virtuel qu'on veut bien le dire, Jean-François pourrait témoigner à la barre ;o)