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A boire et à manger
3 juillet 2021

Voyage spatio-temporel dans la galaxie Reynaud

Un collègue caviste de Limoges reçoit depuis l'année dernière une petite allocation de vins d'Emmanuel Reynaud (12 bouteilles panachées). Plutôt que les vendre bouteille par bouteille à quelques privilégiés, il préfère organiser deux dégustations avec ses clients (12 personnes par dégustation). Il m'en avait parlé en début de semaine, en me disant que c'était complet. Et puis, jeudi matin, il m'annonce qu'une place s'est libérée suite à un désistement. "Allez, je la prends". Une dizaine d'heures plus tard, me voilà attablé avec 11 autres amateurs (dont 4 femmes), prêt à voyager dans la galaxie Reynaud.

Je suis le seul gars "sérieux" du groupe, à prendre photos et notes. Les autres se content de profiter du moment ;-)

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 IGP Vaucluse blanc 2016, Domaine des tours : la robe est dorée, brillante. Le nez est plutôt discret, sur les fruits blancs mûrs, la pâte d'amande, le miel et la fumée. La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière mûre au toucher moelleux et une sensation de fraîcheur surgissant de nulle part. L'ensemble dégage de la générosité tout en restant bien équilibré. La finale est savoureuse, sur la pomme chaude, le miel et les épices.

 

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IGP Vaucluse rouge 2016, Domaine des tours : la robe est grenat sombre translucide. Le nez est expressif, complexe, sur les fruits rouges confits, la rose, la fumée et l'encens. La bouche est ample, douce, avec une matière soyeuse, tapissant tout le palais. Même si on a l'impression d'une grande maturité, le vin est digeste, facile à boire. La finale dévoile une fine mâche gourmande, sur les fruits confits et les épices, et une persistance sur des notes fumées.

 

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Côtes du Rhône 2016 rouge, Château des tours : la robe est tuilée. Le nez fait penser à un Maury en élevage oxydatif. Vin clairement flingué...Dommage. Il est remplacé par un ...

 

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... Côtes du Rhône 2016 rouge, Château des tours :  la robe translucide est entre le grenat et le tuilé. Le nez est fin et séducteur, sur la fraise confite, l'orangette, la rose, le cuir et les épices. La bouche allie ampleur et tension, déployant avec énergie une matière élégante, aérienne, mais aussi racée. La finale gagne en concentration tout en conservant la tension, avec un retour de l'orange, du cuir et des épices, et une plus grande persistance que le domaine des tours.

 

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Côtes du Rhône 2010, Château de Fonsalette : la robe est grenat sombre déjà bien évoluée. Le nez est superbe, profond, sur la violette, l'encens, la rose, l'âtre de cheminée, le tabac hollandais. La bouche est très ample, sensuelle, dotée d'une grande tension et d'une matière soyeuse / séveuse, sur une aromatique fumée et balsamique. La finale reprend le même refrain en chantant plus fort et plus beau, sur des notes de cendre et d'Amsterdamer qui vous hantent plusieurs minutés après la dernière goutte avalée. Superbe vin !

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Châteauneuf du Pape 2007, Pignan : la robe est tuilée au point d'être inquiétante. Le nez rassure un peu, même si je le trouve bien évolué, sur le cuir, le sous-bois automnal, puis (ouf !) l'orange, le havane, le pot pourri floral... La bouche rassure complètement, assez proche du Fonsalette, mais en plus intense et racé au point de perdre en sensualité. Certainement l'effet millésime. La finale envoie sévère, sur la réglisse, la baie de genièvre, la fumée, puis la figue et l'orangette. Un monstre très séducteur.

 

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Châteauneuf du Pape 2007, Rayas: la robe a un peu plus de grenat que le précédent, mais est bien évoluée aussi. Le nez est baroque, et nous fait un résumé de tous les vins précédents : fruits rouges confits, orange, fumée, tabac, pot pourri, rose fanée... De même, la bouche allie la sensualité de Fonsalette – avec encore plus de douceur – et la puissance de Pignan – avec encore plus de puissance et de "sévosité". Le tout étiré et soutenu par une grande tension. Je crois que Benoît parlait l'autre jour de l'effet "mosaïque" des grands vins (à propos de MHB 1989). On pourrait dire aussi "kaléidoscopique". Chaque seconde offre une facette différente, alternant gifle, caresse et pause méditative. La finale monte encore d'un cran dans l'expressivité et la magnificence, sur l'orange sanguine, le Havane, la fumée et les épices. Grand vin.

 

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