Je suis allé il y a peu dans un restaurant de Brive – le Living pour ne pas le citer  – en compagnie de mon ex-patron (qui était alors encore mon patron, m'enfin passons...). Celui-ci parcourait la carte des vins et lâche à un moment donné : " il y a le vin de merde ". Je sursaute : " LE vin de merde ? Ca fait des années que j'en entends parler, je ne l'ai jamais goûté. Allez, on essaie ". Cambronne a beau nous avoir devancé il y a deux siècles, ça fait bizarre de demander à un serveur de nous apporter un vin de merde. En même temps, ça fait sourire tout le monde et ça détend l'atmosphère ;-)

Et le voilà qui arrive, ornée de sa belle mouche à merde. Le serveur l'ouvre sans prendre de précaution particulière, et me le sert afin que je donne mon avis. " Y a un problème, à mon avis : il sent pas la merde " lachai-je au serveur, qui ne sait pas trop comment le prendre... " Mais non, ça va, il est bon. Juste que l'on s'attend pas à ça ". Ça, ce sont des parfums de fruits noirs (cassis, mûre) et de poivre. Jamais la m... n'a senti aussi bon !

La bouche confirme les fruits intenses du nez, avec une matière mûre, fraîche et de belle densité. Les tannins veloutés au départ se font un peu rêches en finale, mais en mangeant, ça passe tout seul !

Venons-en tout de même à l'historique de la chose : cette cuvée a été créée en 2008 par un restaurateur d'Aniane, Jean-Marc Spéziale, comme un coup de gueule contre les préjugés de beaucoup sur les vins du Languedoc. Beaucoup voient en eux des vins de m... alors qu'en fait, ils sont bien meilleurs que ce qu'on pourrait croire.

Celui-ci se décline dans les 3 couleurs, et même en magnum. Vous pouvez l'acheter sur le site dédié. La bouteille que j'ai bue est à 6.50 €, ce qui en fait un rapport qualité/prix plutôt moyen (je l'aurais plutôt imaginé à 5 €). Mais vous êtes sûr d'animer les conversations lorsque vous l'amènerez à votre table (avec une bouffe de m... pour avoir un accord parfait).