Moselle, jour 3 (2): Nik Weis St Urbans Hof
Ce midi, nous avons grignoté vite fait, car à peine sommes-nous sortis de chez Günther Steinmetz que nous devons reprendre la route pour aller à Leiwen chez Nik Weis. J'avoue qu'avant de lire son nom sur le programme du voyage, je ne le connaissais pas. Enfin, je le croyais, car en fait, son domaine est aussi connu sous le nom St Urbans Hof. Et là, par contre, j'en avais entendu causer.
L'ambiance du lieu est encore très différente des 4 précédents. Ça fait maison traditionnelle qui a été progressivemrent agrandie et améliorée pour accueillir de plus en plus de public. A l'entrée, il est indiqué qu'en plus de son actvité de procucteur, Nik Weiss a créé une école de dégustation. Cela se verra dans la grande salle où nous sommes accueillis : des bouteilles de haut niveau (vides) provenant du monde entier tiennent lieu de décoration murale. Nik Weis est également pépiniériste, ayant à sa disposition de vielles souches de riesling dont il fait de la sélection massale. C'est son "arche de Noé".
Dans un coin de la grande salle, on peut voir les sols de ses différents grands crus, illustrés par une photo du vignoble. Très pédagogique !
Les vignes vues de la baie vitrée de la salle
La grande table où nous dégustons
Un peu comme chez Markus Molitor, nous avoins une liste de vins dans laquelle nous pouvons en choisir huit. Si ce n'est qu'ici, il n'y en a vraiment que huit de servis ;-)
Sekt Clara (Chardonnay / Pinot noir / Riesling) : robe jaune aux reflets argentés. Nez intense, vineux, sur la poire, la noisette, la fumée. Bouche pure, fine, traçante, avec des bulles plutôt fines, toniques, et une matière intense, vineuse et fraîche. Finale nette, avec une amertume assez marquée et des épices. Pas mal, mais il manque un p'tit quelque chose pour que ça m'enthousiasme.
Chardonnay 2019 unfiltriert : nez discret. Bouche fraîche, sobre, assez concentrée. Finale bien boisée. Aucun intérêt (25 €, sans déc...)
Mosel Riesling 2021 : nez sur la pomme, le gingembre, la citronnelle, et une légère touche végétale. Bouche fraîche, pure, éclatante, très lame d'acier, d'une totale évidence. Finale sur la pomme verte et le fruit de la passion. Belle entrée de gamme (9.80 €).
Wiltinger Alte Reben 2021: nez discret sur la pomme verte. Bouche très fraîche, intense, friande, avec une grande tension. Finale toute aussi fraîche, déssoiffante.
Saarfeilser GG 2016 : robe dorée. Joli nez sur le fruit de la passion, le pétrole, les agrumes confits. Bouche tendue, fraîche, avec une matière mûre, dense, très expressive sur les fruits exotiques. Très bel équilibre. Finale sèche, intense, sur le fruit de la passion et l'ananas.
Bockstein GG 2019 : nez confit, fumé, très pamplemousse. Bouche plus traçante, plus profonde, avec une matière plus mûre et concentrée. Finale plus confite, avec des amers plus marqués. Au final, je préfère le précédent, mieux équilibré.
Laurentiuslay GG 2018 : très joli nez sur la mandarine, le yuzu et la citronnelle. Bouche ample riche, avec une superbe fraîcheur renforcée par un léger gaz, et une matière mûre; moelleuse. Equilbre magnifique. Finale intense de haut niveau, jouant sur l'acidité, l'amertume et l'astringence. Excellent !
Bockstein Kabinett 2020 : nez réduit. Bouche pure, cristalline, très fraîche, avec un subtil perlant et une matière mûre et gourmande. Finale nette, bien équilibrée.
Layet Spätlese 2019 : nez fin, fumé, profond, sur la mandarine et la bergamote. Bouche à la fois moelleuse / sensuelle / riche / onctueuse et fraîche / acide / traçante / légèrement perlante. Equilibre superlatif. Finale intense, vibrante, avec un sucre très bien intégré. Top !
Bockstein Auslese Goldcap 2017 : nez très confit très complexe, Bouche intense, ultra-fraîche d'une grande onctuosité. Equilibre magnifique. Finale jubilatoire. Bouquet final !
Un joli niveau général. Dommage de ne pas être resté uniquement sur le Riesling ;-)
Voilà ce ce que l'on peut faire avec des capsules.
Le soir, nous avons mangé à la chouette gourmande à Trèves. Didier l'avait choisi car c'est l'un des trois restaurants (non étoilés) recommandés par Michelin. Le plafond est très sympa avec son hommage culinaire à Michel-Ange.
Mise en bouche difficilement imaginable en France : une boule de fromage de chèvre ultra compacte roulée dans de la ciboulette et posée sur des carottes rapées, avec quelques morceaux de figues. Le meilleur, c'est étonnamment les carottes rapées.
Brochettes de canard Satay. Ultra cuites. Le reste, pas mauvais, mais pas excitant non plusL
"trou normand", si j'ose dire: : un sorbet framboise bien sucré
(vraiment bizarre, les Allemands)
Thon et légumes divers en vrac. Les morceaux que vous voyez, ça va. Mais celui de gauche était hyper cuit. Il n'aurait pas dû être servi. Le reste est correct, mais en dessous de mon attente.
Charlotte aux fraises. Présentation moyenne, mais très bon !
Le tout pour 92 € par personne, vins compris. C'est très cher au vu de ce qu'il y a dans l'assiette. En France, on doit pouvoir trouver meilleur pour la moitié du prix. Décidément, je ne me serai pas réconcilié avec la gastronomie allemande durant ce séjour.