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A boire et à manger
5 décembre 2022

Superbe verticale de Trévallon

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Il y a des dimanches plus durs que d'autres. Celui restera longtemps dans les mémoires des participants, car il est rare de pouvoir déguster autant de vins du domaine de Trévallon durant un repas. C'est le beau cadeau de Noël que  nous ont offert Jean-Loup et Nicole avec un peu d'avance (mais on leur pardonne ! )

Ce domaine fut à l'origine de la reconnaissance des vins de Baux de Provence avant qu'il n'en soit exclu car Eloi Dürrbach a planté trop de cabernet-sauvignon. Alors qu'il est limité à 20 % de l'encépagement, il atteint 50 % à Trévallon (les 50 autres étant dédié à la syrah). Le meilleur vin du secteur a donc été longtemps vendu comme Vin de pays des Bouches du Rhône avant de passer en IGP Alpilles, à l'instar des trois vins blancs par lesquels nous allons commencer. Ceux-ci sont issus de Marsanne  (environ 40%), de Roussanne  (environ 35%), de Chardonnay (environ 15 %) et  de Grenache blanc (environ 10 %). 

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Avec les toujours aussi bonnes galettes de pomme de terre, nous avons bu un premier blanc : sa robe est dorée, brillante. Le nez est fin, complexe, sur le miel, les fruits secs grillés, une fine touche d'encaustique... La bouche allie ampleur et tension, avec une matière mûre, moelleuse, étirée par une très fine acidité traçante. L'ensemble est harmonieux, élégant, se confirmant dans une finale séveuse et épicée, persistant sur de fines notes grillées.  C'est un 2010.  L'accord fonctionne bien avec la galette de pomme de terre au bon goût beurré /toasté. 

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Rougets grillés à la planche, zeste de citron. Simple et efficace !

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Il nous est servi un duo de blancs. Le premier a une robe plus intense que les deux autres blancs.  Le nez est également plus expressif, avec des notes plus évoluées : mousseron, cire d'abeille, tout en gardant le fil conducteur des fruits secs, amande grillée en tête. La bouche est de grande ampleur, et offre un constraste saisissant entre une matière suave, généreuse, presque confite, et une fraîcheur impactante alliée à une grande tension. La finale très intense, épicée et grillée – et en même temps fraîche –  prolonge toutes ces sensations. Vous vous en prenez plein les papilles !

Le second a la robe la plus claire du trio. Le nez est plus fin, mêlant les fruits jaunes, la mandarine et l'amande grillée, et une légère touche pétrolée rappelant un riesling. La bouche éclate de fraîcheur dès l'attaque avant de déployer une matière fine, aérienne, de belle ampleur, avec toujours cette aromatique de fruits secs.  La finale persiste dans la fraîcheur, sur des notes d'amande grillée et de fenouil confit. Un vin élégant et séducteur. 

Le premier était un 2012, le second un 2013

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Nous poursuivons avec un risotto aux cèpes, avec une première paire de rouges

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Le premier présente une robe rubis translucide. Le nez est intense, complexe et classieux, sur le Havane, le cassis, la tapenade, le lard fumée et poivré, et une pointe d'écurie (brett ?). La bouche est élancée, énergique, alliant une matière finement veloutée au fruit intense à une grande fraîcheur, avec toujours cette élégance qui caractérise les vins du domaine. La finale possède une mâche savoureux mariant le cassis et l'olive noire, avec une persistance sur les notes fumées et épicées. 

Le second affiche une robe relativement proche. Le nez, par contre, est beaucoup plus fin, aérien, même si l'on retrouve une aromatique proche, la violette en sus. La bouche est ample, élégante, déroulant une matière soyeuse au profil ciselé, et offrant un fruit éclatant et une fraîcheur qui n'a rien à lui envier. La finale est plus dense tout en réussissant à conserver une belle douceur tannique, avant de s'achever sur une mâche d'une gourmandise irrésistible. 

Le premier était un 2011, le second un 2012.  

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Nous passons à un magret de canard mariné au miel et aux épices avec une nouvelle paire de vins rouges. 

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Le premier présente une robe rubis légèrement évoluée. Son nez est fin, sur le cassis, le tabac, le cèdre, avec une pointe de violette et de pain d'épices.  Un peu de poivre, aussi. La bouche est ronde, ample, enveloppante, avec une matière dense et veloutée, et un fruit frais de belle intensité. La finale  dévoile des tannins crayeux sur des notes expressives de cassis frais. 

La robe du second est relativement proche. Le nez est plus fin, plus aérien et subtil, sur la crème de cassis et le menthol. La bouche éclate de fraîcheur en attaque, avant d'éparpiller dans tout le palais une matière fine à l'aromatique complexe et expressive. Mais rapidement, elle gagne en densité, devenant imposante, puissante, sur le cassis, le lard fumé et le poivre. 

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Dans les cassolettes, du boeuf Stroganoff recouvert par des spätzle alsaciennes, accompagné par une nouvelle paire de vins rouges. 

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Le premier possède une robe rubis encore plus claire que les vins précédents, très légèrement évoluée. Le nez est proche de celui du 2005, mais en plus fin et complexe. La bouche est ronde, ample, soyeuse, d'une fraîcheur bouleversifiante, et dotée d'un fruit pur, magnifique. Et contrairement à certaines bouteillers précédentes, la finale prolonge non seulement le charme de ce vin, mais rend celui-ci encore plus irrésistible grâce à un fruit d'une rare gourmandise, tout en  affichant une élégance aristocratique. Si les avis étaient partagés jusqu'à maintenant, celui-ci fait l'unanimité : grand vin !

Le second a une robe plus sombre. Le nez est plus discret, sur la cerise, le cassis et le menthol. La bouche est plus dense, plus charnue, avec une fraîcheur croquante et un fruit éclatant. La finale est puissante, avec une mâche crayeuse et un fruit savoureux. C'est très bon, mais il souffre de la comparaison avec le vin précédent. 

Stupeur lorsque Jean-Loup nous annonce 1998 et 1999 : nous n'aurions jamais pensé que ces vins dépassaient les 20 ans d'age tant ils sont fruités et fougueux ! 

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Les fromages (Brillat-Savarin et Comté) pour accompagner une dernière paire de rouges. 

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Le premier possède une robe rubis translucide. Le nez est très fin, profond, sur le tabac et la fleur fanée, avant que n'apparaissent le cassis et le cèdre. La bouche est très fine, élancée, d'une fraîcheur pure et éclatante, et doté d'une matière délicate, soyeuse. Hélas, ça se gâte en finale avec une astringence assez marquée qui donne un côté rustique. Dommage : ça démarrait tellement bien !

La robe du second est proche. Le nez est également fin, mais affiche des notes boisées (ce qui est une première dans cette série) puis mentholées. La bouche explose de fraîcheur en attaque avant d'offrir une matière plus dense et charnue que son prédecesseur. On sent aussi un peu l'alcool, ce qui est également une première. La finale me semble également too much, avec un menthol très marqué. Bref, c'est pas en place...

C'était 2013 puis 2014.  Ayant déjà bu deux fois le 2013 (et fort apprécié), je me demande si l'astringence ne proviendrait pas du liège du bouchon (sans que ça sente le TCA), car je n'ai pas souvenir qu'elle était si marquée. En parlant de bouchon, nous aurions dû également déguster le 2009, mais il était pour le coup vraiment bouchonné. 

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On finit par un moelleux au chocolat ... et un vin de dessert. 

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 Sa robe est grenat sombre. Le nez évoque la confiture de cerise noire et le cacao. La bouche est ronde, ample, veloutée, avec une matière charnue, presque pulpeuse, une aromatique sur la liqueur de mûre tout en ayant un sucre très discret. La finale possède une mâche gourmande dominée par le chocolat, complété par les épices douces.  C'est un Maury Vintage Charles Dupuy 2005 du Mas Amiel, d'une jeunesse ébouriffante. 

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Merci à Jean-Loup pour cette verticale passionnante, et à Nicole pour sa cuisine toujours épatante !

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