750 grammes
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A boire et à manger
5 juin 2022

Moselle, jour 2 (1) : Markus Molitor

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Notre deuxième journée démarre à Wehlen chez Markus Molitor. Dès l'extérieur, le cadre paraît plus solennel

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Cela se confirme à l'entrée où l'on accède qu'en ayant réservé. 

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La salle dé dégustation est également imposante. 

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Au départ,nous sommes seuls. Mais rapidement la salle va se remplir. Je ne sais pas si l'accoustique a été travaillée, mais le résultat est là : cela ne posait aucun problème d'avoir trente personnes dans la même pièce, alors qu'au rez-de-chaussée de Van Volxem, c'était l'enfer sonore. Le verre  de droite est le verre à eau (plate ou gazeuse, au choix).  Le verre de gauche est un Universel de la marque Josephinenhütte, maison autrichienne sortie de l'oubli par la famille Zalto.  À part le renflement un peu bizarre à la base du calice, il est d'ailleurs difficile de ne pas faire un rapprochement avec Zalto  : même finesse et même plaisir à utiliser. 

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Cette carte montre les différents Grosse Lage présentés dans le vaste catalogue de Markus Molitor. Comme Clemens Busch, il a démarré avec une toute petite propriété familiale,mais il est aujourd'hui à la tête de 120  hectares ! J'avais lu dans une interview qu'il y a une vingtaine d'années, les parcelles de vignes s'achetaient pour une bouchée de pain : les petits vignerons avaient du mal à vendre leur vin alors que ça demandait beaucoup de travail, et étaient donc heureux de trouver un repreneur. Mais ce qui est impressionnant dans le cas de Molitor, c'est que le niveau est très élevé malgré le volume très important. 

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Cette infographie montre bien les différents stades de maturité du riesling correspondant à chaque catégorie du Prädikat. Contrairement à pas mal de confrères, Molitoir propose des Kabinett, des Spätlese et des Auslese en sec (capsule blanche). 

La dégustation à 20 € par personne comprend au minimum 8 vins que vous choisissez dans les 2 pages bien remplies du tarif. En fait, nous allons en avoir presque le double car notre hôtesse nous a grafifié de pas mal de bonus. Le plus ouvent des vins plus onéreux que nous n'avions pas osé demander. Au final, nous avons donc dégusté quinze vins ! 

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Nous démarrons par une paire de pinot noirs (plantés en 1988).

Braunberger Klostergarten ** 2017 : la robe est grenat translucidde légère. Le nez est fin, fumé, sur la cerise confite et les épices. La bouche est fine, délicate, aérienne, d'une grande fraîcheur, et en même temps intense aromatiquement. La finale est fraîche et savoureuse, sans la moindre dureté. 

Braunberger Klostergarten *** 2017 : la robe est proche, peut-être un peu plus profonde. Le nez est plus discret. La bouche est plus ample, plus tendue, plus incisive, avec une minéralité qui s'exprime nettement plus. Même si cette cuvée est censée se garder plus longtemps que la précédente, le fruit est plus présent, au profit du bois. Finale classieuse et longue. Du très beau pinot !

Arrive un bonus, puisque le vin n'est pas sur le tarif. Les vignes ont été plantées en 1995, mais c'est seulement le deuxième millésime

Chardonnay Wehlener Klosterberg 2019 : la robe est jaune paille. Le nez est frais, légèrement beurré, sur la noisette et la poire. La bouche est fraîche, pure, éclatante, de belle ampleur, avec une matière élégante et aérienne. La finale est toute en finesse, avec une légère mâche, sur le beurre blanc citronné.

Puis deux pinots blancs

Wehlener Klosterberg 2018 *** : La robe est or clair. Le nez est fin, beurré, sur la pomme chaude, la pâte d'amande et une touche épicée. La bouche est fraîche, équilibrée, avec une matière élégante et aérienne. Finale dans la continuité. Manque un peu de caractère. 

Wehlener Klosterberg 2016 *** : la robe est idem. Le nez est  confit /fumé. La bouche est ample et aérienne, avec une matière d'une grande délicatesse et une tension très "schisteuse". La finale prolonge très longuement ces sensations, toute en douceur, avec toujours cette belle tension.  Top !

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Nous passons aux rieslings, tout de même !

Alte Reben Mosel 2020 : la robe est or pâle . Le nez est fin, frais, légèrement réduit. La bouche est très fraîche, éclatante, avec une grande tension. La finale est citronnéé, avec une touche de fruit de la passion et des notes salines / épicées. 

Alte Reben Saaar 2020 : la robe est proche. Le nez fait plus riesling, sur la citronnelle, le terpène d'agrume et le citron frais. La bouche est plus élancée, plus aérienne et enrobante, avec un léger perlant qui apporte un supplément de niaque. C'est très bon. Victoire pour la Saar !

Et de nouveau  un bonus 

Ürziger Würzgarten Spätlese edition 14 2015 (sec avec 11 % d'alcool) : la robe est or clair. Le nez est fumé, pétrolé, avant que n'arrive la mangue mûre. La bouche est élancée, superbement tendue, déployant une matière mûre, moelleuse, mais malgré tout aérienne. Finale sur les agrumes et la mangue. Très bien !

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Même si ce sont des Auslese, nous sommes toujours sur des vins secs 

Zeltinger Sonnenuhr Auslese ** 2018  : la robe est jaune paille. Le nez à la fois frais et confit, sur les fruits exotiques et la fumée. La bouche est hyper tendue, intense, avec une matière aérienne, délicate.   Finale citronnée franche et nette. 

Zeltinger Sonnenuhr Auslese *** 2011  : la robe est dorée. Le nez est superbe, très expressif, sur les agrumes confits, l'ananas, la fumée... La bouche est tendue par une acidité laser tout en étant très ample, avec une matière quasi impalpable d'une grande intensité aromatique. Finale superbe, avec des notes truffées / fumées qui perdurent. Quel vin ! Bon, on est à 95 € la bouteille. Ça calme un peu...

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Nous arrivons dans les "off dry"...

Bernkasteler Badstube Auslese ** 2017 : la robe est or pâle. Le nez est frais, sur le citron, le gingembre confit, la citronnelle. La bouche est pure, éclatante, d'une fraîcheur insolente. La finale est délicieuse, avec un sucre bien intégré. 

Zeltinger Schlossberg Auslese ** 2005 : la robe est dorée. Le nez est fin, complexe,  évolué, sur le pétrole, l'agrume confit et la truffe. La bouche est d'une pureté totale, avec cette sensation de lame d'acier chatoyante en bouche, tout en étant délicate comme une caresse. La finale est étincelante. Superbe vin (et dont le bouchon a été changé en 2020). 

Pour finir, les goldene Kapsel (GK pour les intimes)

Graacher Himmelreich Auslese **  2007 : la robe est d'un or intense. Le nez est confit, sur la truffe, la marmelade d'orange, l'ananas. La bouche  est longiligne, tout en ne manquant pas de rondeur, avec une matière douce, enveloppante, sachant rester aérienne. La finale est très bien équilibrée. C'est très très bon !

Zeltinger Schlossberg Trockenbeerenauslese 2006 : il fait partie des vins que nous n'aurions pas osé demander car il est tout de même à 152 € les 37.5cl. Il contient 300 g de sucres résiduels par litre, et a nécessité 10 kg de raisins pour cette seule bouteille. La robe très épaisse est cuivrée. Le nez est hyperconcentré, sur les fruits confits, l'écorce d'orange et la truffe. La bouche est riche, intense, d'une concentration exceptionnelle, tout en présentant une grande fraîcheur et de la digestibilité. 

Zeltinger Himmelreich Auslese *** 2017 : la robe est nettement plus claire. Le nez est fin, discret, sur le fruit de la passion et le citron confit. La bouche éclatante / étincelante est d'une perfection absolue. Tout est parfaitement en place, semblant figer le temps. La longue finale sur la citronnelle ne gâte rien. Excellent !

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Franchement, un grand merci au domaine, car nous avons été gâtés. Le total des bouteilles servies approche les 900 €. Même si nous n'avons dû boire à 7 qu'un tiers de chaque flacon, ça fait tout de même environ 300 €. C'est pas rien. Et notre hôtesse a été vraiment très disponible, nous donnant de nombreuses explications (en anglais). 

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Riesling, le chien de la maison. 

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Le midi, nous avons mangé à Bernkastel à la Doctor Weinstube. Comme la veille, le décor est impressionnant d'authenticité (les serveurs portent carrément ici la culotte de peau). Mais la nourriture reste assez approximative. 

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À l'image de ce "risotto au citron vert"  qui n'avait pas du tout la texture d'un risotto  (mais qui faisait du bien après notre dégustation de deux heures). Par contre, le sandre qui le surmontait était de bonne qualité. 

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Histoire de nous changer les idées, nous avons pris un Riesling Ürziger Würzgarten Trocken 2020 du Dr. Pauly Bergweiler.  Il était pas mal du tout, avec une jolie aromatique exotique  (citron vert / citronnelle), une bouche fraîche et tonique qui allait bien avec le "risotto". 

A suivre...

Commentaires
C
Je me suis toujours demandé comment les papilles peuvent encore réagir après une si longue et généreuse dégustation. En tout cas, vous avez du apprécier. Je découvre cette maison. Merci et bien cordialement. Chris 06
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