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A boire et à manger
11 septembre 2020

Vacances J7 (2) : à la découverte de la Chartreuse

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Je ne pouvais pas passer à Voiron sans m'arrêter à la Chartreuse. Enfin quand j'écris "la Chartreuse", ce n'est pas le superbe ensemble de bâtiments que vous voyez en maquette ci-dessus. Il ne se visite pas car les moines veulent vivre à l'écart du monde, là-haut dans la montagne. À Voiron se trouve l'ancienne distillerie et une grande boutique. Car un nouveau bâtiment a été construit (et achevé en novembre 2017) à Entre-Deux-Guiers, plus près du monastère.  

Je précise de suite que la visite était gratuite. C'est assez rare pour être souligné. Cela explique pourquoi je n'ai pas goûté les cuvées d'exception produites par les moines. C'est possible sur rendez-vous... et payant. 

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Je ne suis même pas sûr que j'avais le droit de prendre les deux premières photos, car à peine la guide est arrivée dans la salle d'accueil, elle nous a demandé de ranger portables et appareils photos, comme si nous étions dans un laboratoire secret. Au vu ce ce qui est nous est montré, il est pourtant peu probable que nous réussisions à recréer chez nous la formule magique... 

Notre guide commence par l'historique : en 1605, le Duc d’Estrées remet aux moines de la Chartreuse de Vauvert, à Paris, un manuscrit révélant la formule d’un « élixir » contenant pas moins de 130 plantes, dont nul ne sait l’origine. En effet, à cette époque, seuls les moines et les apothicaires possèdent les connaissances nécessaires au travail des plantes.Trop complexe, la recette de cet élixir – surnommé « Elixir de longue vie » – semble n’avoir été que partiellement utilisée pendant plusieurs décennies à Paris.

En 1737, le Monastère de la Grande-Chartreuse décide d’en faire une étude exhaustive. L’apothicaire de la Grande-Chartreuse, Frère Jérôme Maubec, est chargé de cette tâche. En 1764 il parvient enfin à fixer définitivement la formule de ce qui devient l’Elixir Végétal de la Grande-Chartreuse. Il titre 69°.

A ce moment précis du récit, il nous est présenté un plateau contenant autant de petites sphères blanches : ce sont des meringues sur lesquelles a été versée une goutte de cet élixir. Je ne suis pas meringue, mais là, l'idée est assez géniale : on ne sent plus l'alcool de l'élixir pas plus que le sucre de la meringue. On ne retient que le croustillant et l'explosion aromatique. Le plus beau moment de la visite !

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Cet élixir est surtout utilisé comme un remède  car il est très fort en alcool et ne contient pas de sucre. Pour trouver une nouvelle clientèle, les moines mettent au point deux liqueurs commmercialisées en 1840,  la Chartreuse Verte (55 °) et la  Chartreuse Jaune (43 °)  surnommée la Reine des liqueurs. Elles contiennent les mêmes plantes, mais dans des proportions différentes, donnant à chacune leur couleur naturelle. 

Notre guide nous emmène dans la pièce voisine contenant un vieil alambic et un schéma de fabrication (évidemment pas photograpiable). Les 130 plantes, regroupées par famille dans des proportions diverses sont d'abord mises à macérer dans de l'alcool. Puis chaque macération est distillée dans un alambic différent, donnant naissance à un alcoolat. Les alcoolats sont ensuite assemblés dans des proportions précises. On leur ajoute alors du sirop de sucre, du miel distillé (pour la jaune) et des plantes qui vont apporter la couleur – car les alcoolats sont incolores. Une fois l'assemblage fait, les liqueurs sont mises à vieillir.

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Photo site Chartreuse.fr

Nous passons dans la cave à liqueur (toujours en service) qui contient des centaines de foudres centenaires de tailles diverses. Tout l'art du caviste consiste à savoir quand transférer de tel à tel foudre, d'assembler l'un avec l'autre, quand mettre en bouteille, etc. Car la gamme s'est étoffée depuis 180 ans. Il existe maintenant nombre de cuvées spéciales avec des élevages plus ou moins longs. 

Puis nous sommes invités à passer dans un circuit contenant nombre de photos et de documents (films, maquettes) autour de l'univers de la Chartreuse.

Une fois fait, nous sommes accueillis dans la boutique pour déguster  la Chartreuse Jaune et la Chartreuse Verte  dans des petits verres à dose raisonnable mais suffisante. Je connaissais la seconde, mais pas la première. Et je découvre que je préfère la jaune, plus marquée par les écorces d'agrumes et les notes miellées / florales, alors que la verte fait plus "médicamenteuse", surtout lorsqu'elle est bue juste après la jaune. 

Mais ce n'est pas ce que j'ai acheté : j'ai craqué pour un petit flacon d'élixir végétal qui m'a donné des idées culinaires ;-)

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Tous ces panneaux recensent les différentes bouteilles de Chartreuse en circulation depuis 180 ans. 

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