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A boire et à manger
3 août 2020

Mon repas d'anniversaire 2020

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Mon anniversaire n'est que samedi prochain, mais j'ai devancé les choses car mes différents invités n'étaient pas disponibles le week-end suivant. Ça s'est avéré une bonne chose, car les températures étaient clémentes. Nous avons pu profiter de la lumière du jour et de vins  qui ne se sont pas trop rapidement réchauffés. Alors que la météo s'annonce brûlante dans les prochains jours...  

Ce repas était censé être une répétition de mon "anniversaire belge". Si ce n'est que les nouvelles mesures anti-COVID prises chez notre voisin empêche pour l'instant de l'organiser. Il est reporté à une date inconnue. 

Ludovic, mon frère belge, avait prévu un thème original : servir 5 magnums,  et les accompagner de deux plats très différents, histoire de les aborder sous un autre jour. En Belgique, nous aurions dû être neuf.Là, nous n"étions que six convives. Je me suis dit que je pouvais remplacer les magnums par des bouteilles. Il suffisait d'être un  peu raisonnable (et ça l'a bien fait, au final).   

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Le premier vin était un Champagne Blanc de Blancs de Francis Boulard.  Isssu principalement du millésime 2011, complété par des vins de réserve de 2009 et 2010, il a été embouteillé en 2012 et dégorgé en 2015. Je pensais qu'il serait relativement évolué. Eh bie non : la robe est jaune pâle. Par contre, les bulles sont rares. Le nez est sur le zeste de citron,  le mousseron et la craie humide - assez chablisien, quoi. La bouche est vive, tendue par une fine acidité traçante, avec une matière ronde et fraîche, désaltérante, parsemée de milliers de micro-bulles. La finale est pleine de peps, avec une fine mâche crayeuse/citronnée. 

Le feuilleté pomme, speck et noisette avait tendance à renforcer le côté vif du vin par effet de contraste. Le champagne vous nettoyait le palais, tout en affutant les papilles, les préparant à un long repas. 

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Sans le savoir, j'ai visé assez juste avec cet Opéra au foie gras fumé à l'anguille, pomme verte et citron. Il est plus raccord avec la vivacité et la fraîcheur du champagne. Du coup, ce dernier gagne en ampleur, se faisant plus enrobant et gourmand. Chouette accord !

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Nous poursuivons avec un faux maki de crabe et crevette au citron vert et à la mangue.Il est enrobé d'une chapelure croustillante faite avec des pois au wasabi. En parlant de wasabi, celui qui apparaît au premier plan est un guacamole au combava. Et les baguettes à base de citron et d'encre de seiche se mangent. 

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Il a été pensé pour accompagner ce Mosel Riesling MarienburgFelsterrasse  2017 de Clemens Busch.On y retrouve les notes de mangue et de citron vert, mais aussi du fruit de la passion. La bouche est longiligne, avec une acidité laser et une matière à la fois profonde/minérale  et  éclatante de fraîcheur.Classe et électrisant ! On le retrouvera un peu plus tard avec un plat chaud.

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Puis arrive un tartare de veau et anguille fumée, avocat et citron noir

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... et un dashi à l'anguille, feuilles de citron kafir et kombu royal.

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Le plat est accompagné par un Château Carbonnieux 1989 amené par mon ami Benjamin. Il est dans état de conservation parfait, avec un bouchon juste imbibé de 2 mm et un niveau maximum. Cela explique  l'incroyable jeunesse de ce vin de 31 ans. La robe est juste dorée, sans évolution marquée. Le nez évoque le citron confit, la fumée, le menthol, avec une petite pointé résineuse. La bouche est élancée, déroulant  une matière ronde et mûre, finement charnue, et une grande fraîcheur pour ce trentenaire. Elle est renforcée par l'aromatique dominée par l'agrume (citron, pomelo), et toujours cette fumée très pessacléognanesque.  On est ici plutôt sur un accord fusionnel qui ne met pas trop le vin valeur même s'il se marie parfaitement. Disons que plat et vin ne font qu'un. 

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Alors que la blanquette de lotte et coques, moins fusionnelle, donne l'occasion au vin de plus s'exprimer. Il gagne en rondeur, en éclat et en intensité. Il passe de très bon à excellent.

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Nous revenons au riesling avec ces ris de veau laqués au citron vert, faux risotto de courgette au curry vert. Je ne sais pas si c'est le curry,  ou le fait que le plat soit servi chaud, ou le côté sucré/salé des ris de veau, mais le vin gagne en expression et intensité. Superbe accord. 

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Nous passons à deux viandes. D'abord de la selle d'agneau fumée au cèdre, shiitake et sauce aux fruits noirs

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Le plat accompagne un Château Montrose 2001. Le nez est superbe, enthousiasmant toute la tablée : cassis, cèdre, cigare, sous-bois... La bouche est énergique, puissante, avec une matière dense et veloutée, mais un peu raide et austère, nettement moins complexe que le nez. C'est bon, mais pas la franche éclate. 

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Avec la crépine de queue et joue de boeuf, plus grasse et parfumée, le vin se détend un peu, les tanins sont gommés. Il gagne en gourmandise et harmonie. Sans devenir exaltant, faut pas exagérer. 

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On arrive à la dernière paire en démarrant avec un

"burger" à la poire et la fourme d'Ambert, chapelure de brioche toastée.

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Il est servi avec un Château d'Yquem 1997. La très belle robe entre l'or en fusion et le cuivre impressionne tout le monde. Le nez est dominé par le safran, complété par l'orange confite et l'abricot sec. S'il y a un mot pour définir la bouche, c'est élégance. La matière est riche, confite, onctueuse, mais pas lourde pour un sou, et dégageant beaucoup de fraîcheur. La longue finale, sur la mandarine et le safran, est encore plus fraîche, avec un sucre des plus discrets.  L'accord avec le fromage, même s'il est prévisible, est superbe, donnant encore plus d'intensité et de fraîcheur au vin.

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 Avec la tarte aux abricots et pistaches, crême glacée au safran, on est plus dans le fusionnel. Mais là, cela lui réussit parfaitement : le vin prend tout son essor et devient magique. Quel vin ! 

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Avec le café, une "praline" à la ganache au sésame noire faite maison. 

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 Les 5 héroïnes du jour

Ma pensée va évidemment avant tout à mes amis belges avec qui je n'ai pas pu faire ce repas. Mais ce n'est que partie remise. Si  Ludovic maintient les 5 magnums prévus à l'origine, je me creuserai la tête pour trouver d'autres plats, le menu étant maintenant éventé. Ce ne sont pas les idées qui me manquent ;-) 

Commentaires
S
Un repas parfait de bout en bout, vraiment. Un grand merci au maestro !
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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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