Le Clos du Roy à Saint-Emilion: une belle soirée!
Un ami nous a confié l'adresse de ce bon restau de Saint-Emilion. On a bien fait d'arriver en avance, car nous nous égarons un peu, n'ayant pas emporté avec nous le GPS de la voiture ;o) J'en profite pour prendre quelques photos ;o)
Au bout de dix minutes d'errance, nous y sommes. La maison en pierre de taille présente bien. Le menu est tentant... Rentrons. L'accueil est chaleureux. L'on se sent rapidement chez soi. Notre hôtesse d'un soir nous emmène au premier étage dans une vaste pièce aux tables espacées et aux pierres apparentes.
Le choix du menu est vite fait: nous prenons deux entrées, deux plats et deux desserts différents. En faisant des échanges discrets (?), cela nous permet de déguster un plus grand nombre de plats.
Une première mise en bouche nous est amenée. Contrairement aux gougères de l'Envers du décor, c'est servi chaud, et c'est franchement agréable. Le feuilleté fait maison croustille et les rillettes sont moelleuses. Bonne entrée en matière :o) Nous commençons à boire notre verre de champagne, un Brut de Billecard Salmon. La robe est pâle avec des bulles fines formant de longs cordons. Le nez d'abord sur les fleurs et les fruits blancs s'ouvre ensuite sur des notes grillées. La bouche est ample avec de la mâche et une noble astringence. La montée en température aidant, le vin s'assouplit pour finir sur des notes glycérinées un peu too much. Finalement, ils avaient eu raison de le servir bien frais :o)
La photo peut tromper. Mais il suffit de voir les pistaches pour comprendre que c'est une coupelle et non une assiette à soupe ;o) Ceci est la deuxième mise en bouche: filet de merlu et crème de chou-fleur, pistaches et pignons. Perso, j'aurais mis un poil de sel et de poivre en plus, mais c'est fin et bon. Pourvu que ça dure...
Arrivent les entrées. Ci-dessus, vous aurez reconnu un foie gras en terrine par nos soins & compote de fruits aux épices. Le peu que j'ai mangé de l'entrée d'Olivier me permet de dire que le foie gras était de belle qualité et que le pain grillé servi avec ainsi que la compote le rendait encore meilleur. Bien.
Ca, c'est mon entrée: des filets de rougets mi cuits aux épices et poivron rouge à la coriandre. Il faut dire ce qui est: l'assiette est bien choisie et rend le plat vraiment attrayant. la cuisson des rougets est parfaite même si je ne vois pas en quoi ils sont mi-cuits. Le poivron rouge est fondant, la coriandre parfumée sans être trop envahissante. Bref, l'ensemble est harmonieux, même si ça manque un poil de peps.
Elle, je ne vous l'ai pas encore présentée. C'est la bouteille de vin qui accompagne tout notre repas. Elle a été mise en carafe sans que j'ai eu besoin de le demander. Belle initiative. C'est un Saint-Joseph "le paradis de Saint-Pierre" 2004 du Domaine Coursodon. La robe est dorée. Le nez est sur l'abricot, la pêche et le nougat. la bouche est ronde, avec de l'ampleur, du gras et une belle intensité aromatique. On peut lui reprocher un manque d'acidité: celle-ci aurait apporté de la fraîcheur et de la structure à l'ensemble un brin mou. Y a pas, la roussanne donne un résultat plus satisfaisant sur les côteaux savoyards de Chignin.
Alors là, c'est un filet de cabillaud (pris en photo après effeuillage ) à la plancha, amandines écrasées, croûte coppa légumes, fumet de cèpes. Ca se voit: c'est parfaitement cuit, et même si je n'en ai mangé qu'une fourchetée, c'est très bon, sauce incluse.
Et là, c'est ma pièce de veau poêlée, potiron, mâche et jus à l'huile de sauge. Je le dis franchement: certainement l'un des meilleurs veaux que j'aie jamais mangé, voire le meilleur. C'est d'une tendreté incroyable tout en ayant une bonne mâche. Le goût est d'une grande délicatesse, et je peux comprendre pourquoi certains éleveurs s'astreignent à faire du veau sous la mère. Le résultat est divin! Le potiron pourtant doux et moelleux paraît presque rustique à côté. Mais qu'importe: je viens de vivre un vrai beau moment.
Nous avons ici le dessert d'Olivier. Je n'ai pas noté l'intitulé exact. On va dire que c'est de l'ananas rôti avec un sorbet chocolat et un feuilletage caramélisé. Olivier a trouvé le tout trop sucré. J'ai goûté: je confirme. Mais l'ananas était excellent, tout de même: quel goût!
Quant à moi, j'avais une tarte minute aux coings et pommes rapés, crème glacée caramel au beurre demi-sel. Pas grand chose à redire. C'était bon. Mais pas génial. On va dire que là encore, il manquait le petit peps (fleur de sel croquante?) qui fait le grand plat.
La propriétaire est venue alors nous rendre visite. Nous avons bien discuté, de cuisine, de vins, mais aussi de leur départ. Ils viennent de vendre leur restaurant. Un p'tit jeune entreprenant vient de le racheter. Nous irons bien sûr voir s'il aura su trouver le petit niac qui fera de ce bon restaurant une grande table. A suivre!
En tout cas, nous repartons enchantés: nous avons passé une très bonne soirée!