Epatés par le repas que nous y avions fait l'année dernière, nous avons repiqué cette année en y emmenant deux amis peu habitués à ce type de restaurant. Nous avons opté pour un menu "créa". En effet, tous les dimanches, Thierry Marx fait tester ses créations aux clients, fiches de dégustation à l'appui, afin de savoir si elles tiennent la route ou non...

Nous avons commencé le repas avec la Cuvée Louise 1995 de chez Pommery, champagne d'une belle luxuriance. Celui-ci accompagné plusieurs mises-en-bouche que voici (appellations approximatives car non indiquées sur le menu).

à gauche: bouchon de boeuf mariné

au milieu: fraîcheur mangue coco

à droite: bon au foie gras et pequillos

Le bouchon de boeuf mariné est top! C'est savoureux, frais et craquant à l'intérieur.

La fraîcheur mangue coco, j'imagine que c'est une émulsion de lait de coco sur un coulis de mangue. Très fin et très aérien. Le côté légèrement sucré peut surprendre, mais fait une transition vers le 3ème plat, très doux lui aussi.

Le bonbon au foie gras est un délice! Le foie gras a été apparemment été légèrement fumé pour se marier avec le poivron doux. Excellente idée à réutiliser pour les prochaines fêtes...

à gauche: mousse de cahuètes sur un lit de tomates concassées

au milieu: cabillaud sous une émulsion d'herbes

à droite: fraîcheur de menthe poivrée, écume de pastèque

La mousse de cacahuète est très bonne. La tomate n'apporte pas grand chose si ce n'est de la fraîcheur.

L'émulsion d'herbe est très fine et subtile, le cabillaud est fondant. Bien!

Le mélange menthe/pastèque pouvait paraître improbable. C'est en fait très réussi et super rafraîchissant!

Cochon braisé et banane Madras

Mélanger cochon et banane, fallait y penser... En faire un plat excellent, c'est encore mieux! A signaler tout d'abord que le plat est froid. La sauce jaune qui est sur le dessus ressemble à un mélange de savora et de purée de banane. Le chutney qui est devant est à mourir et la salade qui était servi avec (voir ci-contre) est fabuleuse. C'est un mélange de feuilles diverses qui ont toutes des parfums incroyables, et l'alliance avec le cochon est un véritable régal.

Bar, graines de fenouil, pulpe de tomate givrée, concombre et poivron

Sur le dessus du bar, vous avez une feuille croustillante aux graines de fenouil. La peau du poisson a été grillée et séchée et est plantée à la verticale sur le poisson (c'est ce que l'on voit au milieu). Sous le bar, il y a un gaspacho glacé. Sur la droite, des tomates cerises confites et du pesto. Les alliances chaud/froid & croustillant/glacé sont intéressantes. L'ensemble est très fin, mais il manque le "p'tit quelque chose" qui rendrait le plat génial...

Il était prévu au départ sur ces deux plats un Nuits-Saint-Georges 1992 blanc du domaine de l'Arlot. Celui-ci présentait des notes un peu dérangeantes à l'ouverture difficiles à définir. Le sommelier nous a dit que ça venait de la typicité du vin, et que ça se tasserait à l'aération. Le problème est que ça a plutôt empiré a point de devenir désagréable. La bouteille a donc été remplacée par un Meursault Narvaux 2003 de Jean Pierre Diconne: très beau choix du sommelier. Alors que le millésime se prêtait à des vins lourds un peu caricaturaux, celui-ci est d'une finesse et d'une élégance rare! Le nez n'est que fleurs blanches et miel, la bouche soyeuse et délicate, ce qui n'empêche pas une belle expression! Une belle découverte!

Veau coeur de figue et figue éclatée

Ce que vous voyez au fond, c'est de la pulpe de figue en carpaccio. La mousse, ben j'sais plus... Le veau est une escalope roulée et placée à la verticale. Il y a également un sorbet à la figue qui est servi avec le plat (à gauche). A mon avis (et je me suis permis de l'écrire sur ma feuille de "test"), ça manque de niac. La figue est un peu abandonnée à elle-même (pas assaisonnée du tout) et affadit un peu le plat. Peut-être manque-t-il tout simplement un chouïa de caramel balsamique, quelque chose comme ça... Ou du poivre de madagascar, ou du séchouan... Enfin, IL MANQUE QUELQUE CHOSE!

On a bu avec ce plat un château Verdignan 1996 (Haut-Médoc). Je ne connaissais pas du tout, et c'est une lacune. Ce vin frôle la perfection, autant par son nez expressif sur des notes tertiaires que par sa bouche veloutée, élégante et médocaine en diable!  Un beau vin, assurément!

Brioche crue et lait en fermentation

Alors celui-là, il fallait l'oser! Bon, le titre est un peu trompeur, mais l'esprit de la "brioche crue" est bien là: ce que vous voyez entre les feuilles croustillante est une crème semi-prise parfumée à la levure de boulanger! Ca a le gout de la pâte, mais c'est un peu plus digeste! La quenelle du dessus est un sorbet au pamplemousse. En dessous de la mousse de lait fermenté.  Le tout est époustoufflant et délicieux! Encore un grand dessert signé Thierry Marx!

Puis vinrent les friandises de rigueur:

La meilleure de toutes est cachée: c'est le ptit truc jaune rayé derrière le gros truc vert ;-) Dessous cette frêle coque de la pulpe de passion à l'état brut! MMMmmmm!

Un bien beau repas léger surprenant et... abordable! Le menu n'est qu'à 60€ par personne. Et si vous venez à quatre, vous ne payez que trois menus. Ca peut être le premier pas pour des personnes qui n'osent franchir les portes des grands restaurants. D'autant que l'ambiance n'a rien de guindé... A tester, vraiment!