S'il y a un mariage dont je raffole et dont je ne me lasserai certainement jamais est celui que forment  la morille avec les vins issus de chardonnay. C'est certainement le plus bel accord que je connaisse, et qui marche parfaitement à chaque fois. D'ailleurs, ça ne me viendrait pas à l'idée de servir un vin issu d'un autre cépage avec ce champignon que je vénère (beaucoup plus que la truffe).

Cela ne signifie pourtant pas monotonie: le Chardonnay a engendré nombre de beaux vins en France... Les bourgogne blancs, bien sûr, et lorsque l'on pense morille, l'on pense forcément aux Meursault, ces vins voluptueux, véritables incitations à la débauche culinaire... On parle débauche? Parlons champagne: un blanc de blanc (forcément 100% chardonnay) bien né, âgé d'une quinzaine d'années (ou plus), accompagnera à merveille un ris de veau aux morilles lors d'un repas romantique...  Bon, je sens que j'explose un peu le budget... Pourquoi pas partir alors dans le Jura? Il se fait là-bas des Chardonnay d'anthologie à des prix assez doux... Vous avez chez Rolet des vins avec d'excellents rapports qualité/prix (8/10 euros la bouteille). Si vous êtes prêt à mettre un peu plus, foncez chez Stéphane Tissot, qui fait des vins à tomber par terre pour une quinzaine d'euros... autrement dire rien par rapport au bonheur qu'ils procurent...

Dans ma vie, je n'ai trouvé qu'une seule fois des morilles dans un bois... Heureusement que ce n'est pas la seule fois que j'en ai consommées... A défaut de fraîches (introuvables!), je me contente de surgelées trouvables dans mon supermarché (ou chez Picard) qui sont tout à fait convenables. Je les fait dégeler directement dans la crème fraîche à qui elles donnent un parfum absolument unique...

J'ai vu un jour une idée de dessert à base de morille (style crème brûlée), et je trouve ça particulièrement intéressant. Et je suis sûr qu'une vendange tardive de Chardonnay  se marierait à merveille avec celui-ci... Un jour, j'oserai le faire, et je suis prêt à parier que ce sera un moment mémorable...